Emissions dédiée aux compilations de musique élecronique : Kitsuné, Infiné, Get Physical et les autres ...
Introduction
Compilation, terme emprunté au latin "compilation" qui signifie "action de piller", le sens évoluera par la suite, puisque au 13e siècle compilation est synonyme de "recueil de document". Ainsi de nos jours il existe aussi bien des compilations en littérature qu'en musique, ou même en télévision.
Revenons à la musique, une compilation peut avoir un nom différent, comme une anthologie, ou encore des termes tirés de l'anglais comme "bestof" ou de "greatest hit". Ces deux dernières dénominations sont assez péjoratives, car souvent employé pour réaliser un album avec les meilleurs chansons d'un artiste en fin de carrière, voir mort.
La compilation peut donc avoir un objectif historique en se focalisant sur un style musicale (jazz, rock, ou pour l'électronique house, deep, etctera) ou en se focalisant sur une période (souvent une année ou une décennie). Mais le but de ces compilations a bien trop été souvent mercantile afin de faire acheter au consommateur un album avec plein de chansons qu'il connait.
On se souvient tous par exemple des compilations Dance Machine édités entre 1993 à 2002, 2 à 3 CDs sortaient chaque année. Les artistes qu'on pouvait y trouver étaient Ace of base, Robin S, Corona, Bjork, Reel 2 Reel, Rober Miles, John Scatman, Gala, Da Hool, et même David Guetta sur les dernières compilations. Bref, certains artistes prêtent aujourd'hui à sourire, d'autres dès les premières notes de leur tube, nous nous mettons dans un état d'excitation que même la médecine ne pourrait expliquer.
Si aujourd'hui ces compilations sont belles et bien morte, c'est que le mode de consommation a changé avec notamment la dématérialisation. Maintenant pour obtenir les tubes que l'on préfère, il suffit de regarder le top 100 sur iTunes ou beatport pour l'électronique et de télécharger à l'unité.
Mais les compilations ne sont pas mortes, une nouvelle génération, voir même une nouvelle race pourrais-je dire a pris le pas : la compilation découverte. Le principe est simple une sélection d'artistes indépendants dont leur tracks ne sont pas ou peu connus avant la sortie sur cette dite compilation. C'est donc une nouvelle façon pour les artistes d'être diffusé et connu du grand public. Ces compilations sont également toujours édités en CDs, voir en vinyle quand le label fait l'effort.
Les personnes qui réalisent ces compilations ont le profil de directeur artistique, programmateur radio (je ne peux omettre l'exemple de Nova Tunes) ou bien encore deejay. Ces derniers sortent même les compilations en version mixé pour réaliser l'enchainement entre les morceaux.
Kitsuné
Kitsuné, "renard" en japonais, est un label parisien ainsi qu'une ligne de vêtements très prisée dans le milieu musical. Fondée en 2002 par Gildas Loaëc, l'ancien directeur artistique de Daft Punk, et Masaya Kuroki, styliste et designer ; la marque est à la tête d'un empire avec des dizaines de compilations, mixes et LP de remixes à son actif, deux boutiques à Paris et une à New York, et vient de prendre cet été la tête des collections adultes de Petit Bateau.
La 1ère compilation nomméee "Kitsuné Maison Compilation" sort en 2005, signant des artistes tels que Metronomy, Digitalism, ou encore Hot Chip. Ces trois groupes que nous connaissons tous aujourd'hui ne sortiront les albums qui feront leur succès qu'un an plus tard, en 2006. C'est pourquoi Kitsuné est très vite classifié de label découvreur de talents, avec sur les compilations suivantes des futures pointures de l'electro tels que : Boys Noize, apparu sur le KMC 2 avec le devenu classique remix de Banquet de Bloc Party, Siriusmo, A-Trak, ou encore Yuksek.
Mais la touche Kitsuné est en outre résolument pop et electro pop, avec des découvertes du niveau de Gossip, Two Door Cinema Club, ou encore Housse de Racket, ce qui en fait un des labels les plus pointus dans leur recherche de nouveaux talents, tout en s'appuyant à leur débuts de succès établis tels qu’Étienne de Crecy, Alan Braxe, Alex Gopher ou Fischerpooner.
En plus de ces compilations KMC, Kitsuné sort de nombreux mix, sélectionnés par Gildas le fondateur, à l'instar des deux excellents "Kitsuné Parisien", ou des "Kitsuné Tabloid" mixés par Phoenix, Digitalism ou encore The twelves. Ces sets éclectiques s'avèrent très efficaces, on y retrouve parfois des artistes du label, et cela toujours dans un esprit electro-pop très dansant. Le label fait aussi la part belle aux remixeurs, avec trois compilations "Kitsuné Remixes", où l'on peut retrouver Vitalic, Brodinski, Les Petits Pilous et de nombreux autres.
La dernière sortie en date est la "Kitsuné Maison Compilation 14 : The 10th Anniversary Issue", pour les dix ans du label comme vous l'aurez compris. Les dix sept titres sonnent moins électro clash que ce qu'on a pu entendre dans les premières années, mais dégage toujours une énergie étonnante, et reste accessible aux spécialistes comme aux néophytes. Une compilation à suivre, puisqu'on peut être sûrs que les artistes ou remixeurs feront parler d'eux dans les mois ou années à suivre.
InFiné : Exclusive
InFiné est un label français fondé en 2006 par Agoria, Yannick Matray & Alexandre Cazac. C’est après avoir découvert Francesco Tristano, qui reprend des grands classiques de la musique électronique au piano, qu’ils décident de créer un label. Avec leur slogan «Easy music for the hard to please» (De la musique facile pour des gens difficiles à satisfaire), ils veulent s’affranchir des genres en signant des choses qui sortent un peu de la musique électronique qu’on a l’habitude d’entendre.
Chaque année, ils sortent une compilation. La dernière "InFiné : Exclusive" est sorti le 13 aout dernier. Elle regroupe 9 remixes inédits de tracks du catalogue InFiné comme Agoria, Rone ou Oxia par exemple, par des artistes extérieurs de renom comme Max Cooper, dOP, Ben Klock, etc. Panta Rei de Agoria remixé par Max Cooper est le morceau phare de la compil à l’unanimité.
Nicolas Jaar : Don’t break my love
Nicolas Jaar est un jeune compositeur et producteur américain de musique électronique. Il n’a que 17 ans quand il sort son premier maxi «The student», remixé par Seth Troxler. Son premier album «Space is only noise» sort en 2011, et est salué par la critique. Il a également fondé son propre label Clown & Sunset avec Nikita Quasim et Soul Keita.
Le 1er avril 2012, il sort la compilation "Don't break my love", sous un format plutôt original. Ce n’est pas un disque classique, la compilation se présente sous forme de prisme. «Le prisme» est un petit cube en aluminium, qui tient dans la paume d’une main. C’est une sorte de lecteur mp3, il y a deux prises casque, et une prise USB pour le recharger. Il a été dessiné par Nicolas Jaar, et contient 12 titres, inédits pour la plupart, d’artistes signés chez Clown & Sunset. On y retrouve des sons techno, house, électronique et des morceaux instrumentaux mélodiques. De la musique à partager. C'est pour cela que Nicolas Jaar a choisi ce cube original pour sortir sa compil : écoute à plusieurs auditeurs pour encourager le partage et les échanges.