Artiste singulier à bien des égards, Mein Sohn William, aka Dorian Taburet a longtemps distillé seul ses chansons pop foutraques aux teintes dada 80's, accomplissant au bas mot le travail de 2 musiciens bien entraînés. Aujourd'hui, Mein Sohn William est un duo... qui bosse pour 4. En effet, Antoine Bellanger (Belone Quartet, Gratuit), qui avait déjà apporté son savoir-faire (en tant qu'arrangeur) sur le premier mini-album (paru en 2012 chez Ici d'ailleurs), est devenu un membre à part entière de cette entité que l'on a décidément bien du mal à cerner tant sa musique se révèle unique, hybride et originale. Un premier disque donc, que Dorian a défendu avec la générosité et la bonne humeur qu'on lui connaît, seul d'abord, puis avec Antoine venu lui prêter main forte, pour plusieurs dizaines de prestations. Rares sont ceux qui en sont revenus indemnes, que l'on parle du public ou des groupes ayant partagé la scène avec eux (entre autres, Breton, Cheveu, GaBLé, Jonathan Richman ou Papier Tigre). 

« Lorsque l’orgue Hammond le plus acidement dronique, entêtant et au bourdonnement magistralement instable et distortionné rencontre la batterie la plus nerveusement agitée/inarrêtable et tribalement amoureuse de la scène improvisée, on ne peut que se réjouir. L’orgue Hammond de Maranha est plus bourdonnant, rampant, insinuant que jamais, subrepticement soutenu par les incessants martellement polyrythmiques de l’intenable Will Guthrie. Au départ, le tout semblant dangereusement être dissocié l’un de l’autre, mais tout deux s’engouffrant pas-à-pas dans une communion ascendante se finissant en une véritable combustion-osmose extatique totale et dévastatrice.