Le 19 novembre 1968, Modibo Keïta, premier président de la république du Mali, est arrêté par Soungalo Samaké. Le jeune soldat fait partie du groupe d’officiers ayant décidé de mettre fin à l’expérience socialiste conduite par le fondateur du Mali indépendant.

Quarante ans après l’événement, l’ex-putschiste, devenu entretemps l’un des piliers du système répressif mis en place par le régime militaire de Moussa Traoré (1968-1991) publie ses Mémoires. Il revient dans ce livre sur les crimes et les exactions qu’il a commis au nom de sa loyauté à ce régime.

Fallait-il publier ce témoignage d’un homme qui se présente comme une des victimes du régime qu’il a soutenu ? Pourquoi l’éditeur, autrefois torturé par Soungalo Samaké en personne, a-t-il décidé de donner la parole à son bourreau ?

Mis en scène par Patrick Le Mauff, inspiré d’une histoire vraie, Vérité de soldat pose la question de la raison d’État, celle du poids de l’histoire et de la valeur du pardon, dans une Afrique hantée par le surgissement récurrent de régimes autoritaires. Une belle et puissante leçon de théâtre politique servie par trois comédiens magnifiques de la compagnie malienne BlonBa.