Il existe parfois des rencontres décisives entre des interprètes et un compositeur. Pour Chostakovitch, il est indéniable que ses collaborations avec le chef d’orchestre Evgeny Mravinsky, directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Leningrad, le violoniste David Oïstrakh et le violoncelliste Mstislav Rostropovitch revêtent une importance considérable dans sa production musicale. Le Concerto pour violoncelle séduit d’emblée par son caractère spectaculaire bien que l’accompagnement orchestral soit relativement épuré : bois par “deux” et des cuivres uniquement représentés par la trompette. S’y ajoutent la percussion, les timbales et le célesta.

Prokofiev acheva la partition le 10 septembre 1917, quelques jours seulement avant le déclenchement de la Révolution. L’œuvre n’est nullement un pastiche des maîtres anciens - en l’occurrence des symphonies de Haydn – mais bien une sorte de défi excitant pour un jeune musicien âgé de 26 ans ! Prokofiev tenait une occasion unique de rendre hommage à ses anciens professeurs (Anatoly Liadov, Nikolaï Rimski-Korsakov et Nikolaï Tcherepnine).  Il choisit de donner à cette page le nom de Classique, argumentant le fait que Haydn aurait pu composer cette symphonie s’il avait vécu au xxe siècle !

Durée des œuvres : Chostakovitch (28’), Ravel (15’), Prokofiev (15’)