Normal, tous les ans depuis 2009, le cinéma organise sa Zombie Walk dans le cadre de l'Absurde Séance et attire, chaque année, plus de participants.

Et qu'est-ce qu'on fait dans une Zombie Walk?

Pratiquer la zombie attitude, c'est pas très compliqué. "Un peu de maquillage, tu viens, tu choisis la jambe avec laquelle tu veux boiter - c'est important, ça - tu boites, tu pousses des cris et tu fais peur aux civils,"  affirme l'un d'entre eux."On défile, nous luttons pour les droits des zombies, évidemment, c'est une réunion dans la bonne humeur et dans la gaieté,"  ajoute un autre.

Plutôt dociles, encadrés par des employés du Katorza, les quelques 500 déterrés ont descendu la rue Crébillon, posé leurs mains sales sur les vitrines de la Place Royale, interrompu quelques dîners en terrasse dans le quartier Bouffay, puis sont gentiment remontés Place Graslin. 

De retour au Katorza dans la soirée, ils ont pu se plonger dans une Absurde Séance de trois films dont on vous laisse deviner le registre.

Amateurs de films d'horreur ou de Dora l'Exploratrice

Et puis en observant ces revenants d'un peu plus près, on comprend non seulement qu'ils sont bien plus sociables qu'ils n'en n'ont l'air, mais aussi que leurs profils sont remarquablement variés. Ainsi, on a pu bavarder avec une tripotée de mort-vivants lycéens et se faire arracher une oreille par de petits zombies d'à peine 10 ans sous les regards bienveillants de leurs parents, eux aussi déterrés pour l'occasion.

Une tendance toute récente importée des Etats-Unis

Et si Nantes est loin d'être la seule ville de France à organiser ce genre de défilé, c'est originellement outre-Atlantique que le concept Zombie Walk s'est forgé. Dès 2000, les premiers flash mobs de mort-vivants dans le Milwaukee et en Californie donnaient le ton - du sang et de l'humour - et répandaient l'idée d'une manifestation culturelle d'un nouveau genre, à la fois contestataire, morbide et festive. 

Quelques années plus tard, les Zombie Parades et autres Walk Of The Dead se sont multipliées comme des événements de masse, organisés en parallèle de festivals de films décalés. Et enfin, pour voir l'épidémie se répandre dans les villes de France, il a fallu attendre 2008, où la grande première fut lancée à Lyon.


Avec environ 500 participants, la Zombie Walk de Nantes s'agrandit chaque année mais reste malgré tout un poids plume : à Paris et à Strasbourg, on compte les zombies par milliers. Et pour ceux qui veulent se perfectionner dans l'art du cris de mort-vivant, il y a toujours l'Absurde Séance au Katorza, un jeudi sur deux.


Reportage et article réalisés par Emmanuel Sanséau