Vieilles Charrues : édition 2015
4 jours au festival des Vieilles Charrues, c’est 4 jours de belles rencontres, des retrouvailles, des découvertes, des sourires, de la fatigue, des déceptions mais aussi du soleil et de la pluie.
Pour cette 24ème édition, arrivé dans l'après-midi, je prends le temps de fouler la prairie de Kérampuil encore vide et sentir le gazon que 250 000 personnes allaient venir piétiner.
Tranquillement, je me dirige à l’espace presse pour assister à la conférence des organisateurs : Jérôme Tréhorel, Jean-Jacques Toux et Jeanne Rucet. Grande nouveauté pour cette année, c’est Moneiz ! Une puce qui permet de payer ses consommations grâce à un bracelet magnétique.Très réticent au départ, j'apprécie à l’usage la simplicité et le gain de temps procuré par ce système. Les organisateurs ont été bien inspirés.
Jeudi
C’est sur un ton très rock que commence cette nouvelle édition avec le concert d'Anna Calvi. Sa voix toujours aussi puissante me coupe le souffle. Une bonne entrée en matière avant l'arrivée tant attendue de Muse. Mais avant ça, Soprano a lui aussi enflammé un public très jeune, du moins près de la scène. Accompagné des frères Zak et Diego, le marseillais n’est pas venu pour faire de la figuration. Il sait mettre de l’ambiance, mais on assiste plutôt à un show de danse et de chorégraphie qu’à une véritable prestation musicale.
21h40, les gens commencent à se diriger vers la scène Glenmor où Muse va commencer son concert. Là je me dis "Waouh, il y a vraiment du monde". Pour sa 4ème venue, Matthew Bellamy a laissé derrière lui les tonnes d’eaux qui avaient failli annuler son concert en 2010. Le ciel est bien dégagé. Ouf ! Son concert sonne très rock comme à ses débuts. Sa prestance sur scène est toujours aussi impressionnante. Ce virtuose de la guitare enchaine les titres des albums : Showbiz, Hullabaloo, Origin of Symmetry. Sur les nouveaux morceaux de son dernier album Drones, une pluie de mosaïques d'images est projetée sur les écrans. Le concert se termine en apothéose par un lâché de ballons géants et de confettis.
Vendredi
Le lendemain, les concerts s'enchainent avec Feu ! Chatterton. Ce fut pour moi une belle découverte. L'attitude dandy du chanteur nous laisse entrevoir l'ampleur de ce groupe à texte, le tout avec un bon mélange de musiques pop/rock. Juste après, Caravan Palace offre un spectacle complètement déjanté. Ce groupe burlesque reflète la joie de vivre. ça bouge beaucoup et on se laisse vite porter par la musique jazzy.
La scène Grall accueille quelques pépites du festival, dont Fragments, groupe du Label Charrues. Les rennais font bonne impression avec un concert planant et envoûtant. C'est un live très instrumental avec un son un peu trop propre à mon goût.
À 19h, Archive, prend le contrôle de la scène Glenmor. La formation de David Penney nous livre un concert très rock. Leur prestation sonne moins trip hop que de ce que reflète ce groupe incontournable des années 2000.
Vers les 1h30, le duo franco-finlandais de The Do monte sur scène et ouvre le bal avec le titre bien connu On my shoulder, issu de l'album A Mouthful. Le groupe transcende la foule tout au long du concert. The Do mérite largement de jouer sur la grande scène (Glenmor) où Christine and the Queens passera elle aussi (sans doute une fois de trop).
Cette 2ème journée se termine par le concert de The Chemical Brothers. Les jeux de lumière sont impressionnants. Des animations sont projetées sur les écrans géants ainsi que sur l'arrière de la scène. Les Dj anglais reprennent les bons vieux titres des années 1999 comme avec Hey Boy Hey Girl Le public des Vieilles Charrues a le privilège de découvrir de nouveaux titres comme : Go, Sometimes I Feel So Deserted.
Samedi
Le temps de cette avant-dernière journée laisse présager l'arrivée de la pluie. Je profite de la présence des jeunes irlandais de The Strypes. En effet, le rock des années 70 qui manquait à cette édition est bien présent. L'insouciance de cette jeunesse, nous laisse espérer qu'il y a encore un bel avenir pour cette musique. Il faut s'accrocher dans le public car ça bouge de partout. Ces gamins ont le culot de nous faire une magnifique reprise de The Pogues avec Dirty Old Town. C'est un concert qui restera dans mon top ten de cette édition !
Tony Allen quant à lui n'est pas venu en Bretagne avec n'importe qui ! Oxmo puccino et Damon Albarn (chanteur de Gorillaz et de Blur) sont les grands invités de la journée. Le concert débute calmement jusqu'à la venue de Damon Albarn qui s'empare de son piano afin d'accompagner cette formation de musique afrobeat au chant. Oxmo puccino rejoint cette formation en milieu de concert.
Dimanche
Pour cette dernière journée la pluie est bien présente, peut être le présage de la venue de Brigittes ? En tout cas le déluge auquel j'assiste m'oblige à rester "planqué" sous un chapiteau.
Au loin, j'entends le concert de Dominique A qui n'est pas très à l'aise sur scène ouverte à l'extérieur. Connaissant un peu l'artiste, je trouve qu'il est bien plus taillé pour un concert en salle ou il délivre d'excellentes prestations. Son concert manque d'énergie, il faut dire que le Nantais n'est pas gâté pour jouer à 16h20 sous une pluie battante et qu'un concert se déroule tout juste derrière lui sur la scène Grall. Malgré tout, il nous délivre les pépites de son dernier album comme Rendez-nous la lumière ou Immortels.
Je finis cette édition par Joan Baez, venue 15 ans plus tôt au Vieilles Charrues. Son concert est ennuyeux. Ça me rappelle les venues de Loue Reed ou de Bob Dylan. Néanmoins l’américaine est très élégante. Elle a le sourire et communique avec le public.
L’an prochain le festival soufflera ses 25 bougies. On espère tous une belle programmation, de belles découvertes et une aussi belle ambiance entre festivaliers. Merci encore aux Vieilles Charrues et que ce festival perdure dans le temps.
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Article réalisé par Christophe Sergent
Publication : Lundi 24 AoûT 2015
Illustration : Vieilles Charrues
Crédit photo : Christophe Sergent