Révolté contre les conditions de vie et de travail qu'on leur afflige, le verrat embarque lapins, brebis et dindons dans une lutte terrible contre l'homme, l'oppresseur. Le suzerain renversé, les animaux prennent le contrôle des lieux. Pourtant bien vite, le pouvoir tourne les têtes et le cochon révolté se change en tyran révoltant. Satire de la révolution russe, George Orwell a écrit La ferme des animaux dans une optique plus englobante, critiquant la lutte pour le pouvoir : « La morale, selon moi, est que les révolutions n'engendrent une amélioration radicale que si les masses sont vigilantes et savent comment virer leurs chefs dès que ceux-ci ont fait le boulot. »

Cette courte pièce radiophonique n'a pas la prétention d'adapter le roman d'Orwell mais elle s'en inspire, puisant l'idée de transcrire en bêlement les slogans des manifestants. À l'heure où le gouvernement emploie l'article 49.3, les expulsions et les lacrymogènes, c'est aux chiens, aux veaux et aux poulets de questionner la démocratie et l'usage aussi fréquent qu'inconséquent de la notion d'égalité.