Nous sommes en 1770… Le capitaine James Cook accoste sur une terre à la végétation fascinante. Il vient de découvrir la façade est encore inexplorée de l’Australie.
Il s’y installe un temps, dresse une carte des côtes puis malgré la présence d’aborigènes, James Cook en bon serviteur de sa Majesté prend possession au nom de Georges III de toute la côte orientale de l’Australie qu’il baptise la « Nouvelle-Galles du Sud ».
A son retour, la terre étonne, surprend, mais n’encourage guère plus d’exploration.
Dix-sept ans plus tard, la Grande-Bretagne va soudainement se souvenir de cette terre lointaine. La population carcérale ne cesse d’augmenter et "malheureusement" plus moyen de se débarrasser des forçats outre-atlantique : l’Amérique est devenue indépendante.
Une idée émerge alors, évidente : pourquoi ne pas envoyer ces détenus dont on ne sait que faire, à l’autre bout du monde, coloniser cette terre inconnue ?
Un millier de condamnés pour coloniser une terre aride
En mai 1787, la première flotte de forçats quitte Portsmouth… En tout 11 navires abritant un millier d’âmes : hommes, femmes, enfant même.
Le plus jeune est âgé de 9 ans, la plus vieille de 87 ans.
C’est ce périple et la naissance de la ville de Sydney que relate Terra Australis. Un pavé de plus de 500 pages qui se dévore en une nuit. Car, Terra Australis est une bande dessinée aussi séduisante par son scénario que son dessin.
Entièrement dessinée en noir et blanc, les traits posés par Philippe Nicloux sont d’une précision et d’une justesse incroyable. On passe de portraits aux traits fins à des visages aux contours plus fous sans que l’intensité des émotions ne soient perdus.
C’est aussi un véritable voyage artistique au creux des océans démontés, au cœur de la forêt australienne.. Philippe Nicloux, nous laisse le sentiment d’être une mouette curieuse suivant la chevauchée incroyable de ces forçats, les observant tantôt de loin, tantôt tapi dans les cales du navire.
Terra Australis est un véritable périple artistique et historique qui nous rappelle, parfois, certains "passagers du vent".
Terra Australis, de L-F Bollée et P. Nicloux, éd. Glénat.
Ecoutez ci-dessus l'interview de Philippe Nicloux, dessinateur de Terra Australis.
Crédit photo : Philippe Nicloux - éd. Glénat