Solidarité et bonne humeur : bienvenue à Solidays !
L'édition 2013 du festival Solidays s'est terminé sur une bonne nouvelle : record absolu de fréquentation et de bénéfices pour ses 15 ans. L'excellente programmation explique en grande partie cette affluence exceptionnelle.
170 472 festivaliers et plus de 2 millions de bénéfices : en 15 ans, Solidays est devenu un événement à ne manquer sous aucun prétexte. Et la programmation phénoménale de cette année le prouve. Un éclectisme propre au festival, de David Guetta à Beady Eye (nouveau groupe de Liam Gallagher, leader de feu-Oasis) en passant par Sexy Sushi ou encore -M- : j'y étais, et je vous le raconte.
Vendredi : festival pluvieux, festival heureux.
Arrivé en début d'après-midi, il fallait s'armer de patience si vous faisiez partie des 10 000 festivaliers à avoir choisi l'option camping. En moyenne 2h30 de queue, due notamment aux fouilles soignées (ou presque) qui étaient censées éviter de faire entrer de l'alcool au sein du camping. (Raté!)
Ce qui m'a donc fait rater une partie de la première scène, Paris Jeunes Talents, programmée dès 17h30. Et là, premier coup de gueule de ma part concernant La Femme. Non pas que le live n'était pas à la hauteur : malgré les quelques problèmes de son, le groupe sait ambiancer une scène. Mais La Femme n'est clairement pas un groupe à programmer à 18h, quand le festival commence. Il faut le programmer à 23h, pour faire danser les gens avant d'entamer une nuit de folie.
Une fois sorti de la scène, il est l'heure de faire des choix. Impossible d'aller voir tous les artistes, quand parfois ils passent à 2 voir à 3 sur le même créneau horaire.
C2C, la bonne surprise du soir. Ayant déjà vu les 4 nantais lors de leur passage à la dernière édition de Scopitone, je ne m'attendais pas vraiment à être étonné. Et pourtant ! Un grand retour aux fondamentaux pour ce live, démonstrations de scratch et hip-hop étaient au coeur de cette heure et demie. Remix du tube de Stevie Wonder Superstition et reprises de morceaux d'Hocus Pocus : leurs premières amours leurs manquaient, et ils y reviennent pour notre plus grand plaisir.
Parmi le reste des artistes, on peut dire que Dub Inc, Raggasonic, Breakbot, et Crystal Fighters ont fait le show. Petite déception en revanche pour Bloc Party : le live était musicalement totalement à la hauteur, ce qui n'était pas le cas des effets visuels et de la mise en scène, trop pauvres à mon goût.
Très attendu, -M- était programmé dès minuit pour deux heures de jam session plus ou moins improvisé. Pour l'occasion, il avait invité une pléiade d'artistes, dont MC Solaar, Izia, C2C et bien d'autres. Reprises des plus grands tubes de Mathieu Chedid, improvisations marquées par quelques petits soucis techniques, mais l'ambiance était tellement bonne et la communion tellement présente que l'on ne pouvait qu'apprécier le moment offert.
La soirée s'est terminée sur le live d'Agoria, Forms. Un show d'un esthétisme parfait, un minimalisme comme seul lui en est capable, sobre, élégant, mais à la fois violent et très efficace. Fermeture des scènes à 5h40. Le soleil commence à se lever, plusieurs milliers de festivaliers se dirigent vers le camping. Alors qu'une nouvelle journée débute, il est temps pour nous d'aller nous reposer, après ce concert phénoménal, et cette première journée de festival qui annonce d'ores et déjà la couleur du week-end.
Samedi : Électro, électro, électro.
La folie et la danse sont deux mots qui pourraient bien résumer cette seconde journée à Solidays. Concerts non-stop, de 14h30 à 5h30 du matin. Une journée qui a commencé avec le son jazz du Jim Murple Memorial, avec une reprise du tube de Disney, I Wanna Be Like You, bande originale du Livre de la Jungle, qui a fait danser le peu de personnes déjà présentes en ce début d'après midi.
Les trois meilleurs concerts de la journée restent incontestablement ceux de Parov Stelar, Deluxe et Sexy Sushi. Les trois entités ont su emmener le public aux différents rythmes de leurs musiques. Parov Stelar a fait se déhancher plus de 50 000 personnes au son de leur Modjo Radio Gang, Deluxe avec Daniel ou encore Pony, et Sexy Sushi a fait trembler le sol de l'hippodrome de Longchamp au début de la nuit à base d'électro et de live déchainé. À noter également l'excellente performance d'Asian Dub Foundation, dont je n'ai malheureusement pu me délecter que de la fin.
Cette soirée marquait un grand retour : celui de la Jungle Juice. Après la grande réussite de la première édition l'année précédente, Solidays programme une nouvelle fois plus de trois heures de mix live, à base de Drum'n'Bass, de Dubstep et de Jungle. Et quelle magnifique idée, quelle grande réussite, emmenée par un grand plateau d'artistes : Downlink, Alix Perez et The Upbeats. De 2h à plus de 5h30 du matin, les trois artistes se sont succédés sous le chapiteau et ont mis le feu à un public déjà en délire, après une soirée de folie.
Dimanche : Éclectisme au rendez-vous
Cette dernière journée de Solidays était marquée par un retour en fanfare du soleil. Je défie quiconque de me dire que la chaleur ne l'a pas étouffé une fois. Et qui dit soleil, dit palmiers, et c'est tout naturellement que j'ai commencé cette journée par les Naive New Beaters, et leur électro-pop à toute épreuve. À l'image de Django Django en début de soirée après, ils ont fait de l'heure dont ils disposaient un grand moment de danse et de bonne humeur.
Tryo était programmé en fin d'après-midi. Et comme à leur habitude, ils ont emmené le public avec eux, qui reprenait sans interruption les plus grands titres du groupes : L'Hymne de nos campagnes, Désolé pour hier soir ...
Le coup de coeur de cette journée, et peut-être même de ce festival, c'est Asaf Avidan. Malgré le die-in organisé juste avant, auquel il a d'ailleurs participé, ainsi que 50 000 autres personnes, il a su remettre l'hippodrome sur pieds. Et c'est au gré de Different Pulses ou encore le magnifique Rekoning Song que le public a vibré avec l'artiste.
Et juste après le concert de Django Django qui suivait, la soirée s'est terminée sur l'artiste français le plus exporté à l'international, David Guetta. Moi qui m'attendais à être déçu, quelle grande claque ! Totalement à l'opposé de ce que peut nous proposer l'artiste dans ces derniers albums, on se rend vite compte qu'en live, David Guetta a bel et bien tout compris. Au revoir la vieille soupe à base de beats trop réguliers et de trois notes jouées sur un synthétiseur et samplées à l'infini. Ici, notre David national a impressionné par la qualité non seulement visuelle mais aussi musicale de son spectacle, au dessus de beaucoup d'artistes dubstep de la scène actuelle.
En conclusion, un festival magique, aucune grosse déception en ce qui concerne les artistes et les concerts, ambiance au top : l'année prochaine, c'est le rendez-vous à ne pas manquer !
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Article réalisé par Simon Ains
Publication : Jeudi 04 Juillet 2013
Illustration : Affiche de Solidays
Crédit photo : Solidays