Les 25, 26 et 27 Octobre dernier, se tenait le 33ème festival de la bande dessinée et de l’image projetée à la cité des corsaires : Saint Malo.
C’est en 1981, à l’initiative de trois auteurs bretons de bande dessinée (Dieter, Jean-Claude Fournier et Alain Goutal) que ce festival de bande-dessiné est créé à Saint-Malo. Initialement prévu pour animer la ville, les fondateurs étaient bien loin d’imaginer le succès que celui-ci allait remporter.
En effet, au fil des années, le festival prend peu à peu de l’ampleur et gagne en réputation. En 1992, la municipalité décide de confier l’organisation du festival à une association :
Quai des Bulles est né.
500 artistes pendant le festival mais aussi toute l'année
En 2008, l’association prend un nouvel élan, en plus d’organiser le festival, elle décide de mettre en place des actions pour valoriser le 9ème art tout au long de l’année. Cela se traduit par la création de formations pour les professionnels du livre, la location d’expositions originales, l’organisation d’ateliers BD...
A Quai des Bulles, on ne croise pas moins de 500 artistes, 150 stands dédiés au monde de la BD, allant de la maison d’édition au libraire en passant par la para-BD….Bref, tout pour faire le bonheur des grand(e)s et des petit(e)s.
Car c’est bien là une des forces de ce festival, on y vient en famille, entre amis. C’est un lieu avant tout d’échanges et de rencontres prisé par tous.
Un robot à dédicaces…
Les enfants ont la part belle, ils peuvent "téléguider" leurs accompagnants en participant à un jeu de pistes organisé autour du festival (On et Off) et de la BD « chemin perdu » d’Amélie Fléchais . Un véritable parcours au travers de la ville qui permet à tout à chacun de découvrir l’ensemble du festival d’une façon ludique et interactive.
Les parents craintifs ont tout de même laissé les enfants se faire tatouer par les pirates de Skin Jackin' ou encore échanger avec le fameux Robot OTOR 3000, machine à dédicaces première en son genre exclusivité
mondiale du festival. Une machine très bruyante mais au combien drôle pour les enfants. (Moins pour nous à la salle de presse juste à coté pour faire les interview...) Enfin, des espaces de lectures disséminés un peu partout permettent aussi aux adultes de partir sereinement admirer les différentes expositions en laissant leurs charmants marmots partir dans les nombreuses BD mis à dispositions.
Du Loup des mers au Groeland, des expositions étonnantes
Dès l’arrivée on découvre avec émerveillement l’expo consacré à la BD « loup des mers » de Riff Reb’s, histoire librement inspirée de J.London par le biais de grands panneaux de 1x2 montrant des détails magnifiques de cette œuvre. Au palais du grand large, on pouvait aussi y trouver une expo sur le barde graphique Jean-Claude Fournier. Une série de planches originelles, crayonnées ou de véritables planches à dessins misent en situation. Un régal pour les yeux et le cœur pour celles est ceux qui se souviennent encore des histoires de BIZU, des tomes 20 à 29 des aventures de « Spirou et Fantasio » ou encore Des « crannibales ».
Une autre exposition a attiré mon attention. Je veux parler de celle d’Hervé Tanquerelle cet auteur nantais, co-créateur de professeur Cyclope la BD Numérique. Il nous emmène ici au Groenland au travers de ses originaux et autres écrits pris sur le vif ou fait de retour en France. Outre la qualité du dessin de Tanquerelle, il me faut souligner le magnifique travail, tout en simplicité des personnes qui ont réalisées cette expo. Un univers, blanc, nu et vierge (sauf les dessins et autres croquis bien sûr), avec deux ambiances marquante : on passe d'une cabane en bois qui sent bon le pin et nous « réchauffe » à la banquise et quelques vidéos prises sur site. BRRRRR !!! J’en ai encore froid dans le dos... Des classiques de la bande-dessinée aux indépendants d'aujourd'hui
Mais le festival est allé encore plus loin dans notre histoire de la BD avec une expo complète sur Gotlib, ses dingos dossiers et autres super Dupont. Un maître
en la matière concernant l’humour noir, les sarcasmes et autres tournures de phrase désopilante. Que de souvenirs…. Il y a avait aussi au bar le Chat Bada nos amis de Vide Cocagne qui nous présentaient l'intégrale d'« Oklahoma Boy » de Thomas Gilbert. On trouvait aussi la maison d’édition La Pastèque et le dernier album de Benjamin Adam : LARTIGUES ET PRÉVERT. Que d’expos et d’endroits pour se régaler les mirettes et se remplir l’esprit de bonnes lignes et de belles couleurs.
Du scrapbooking au matchs à bulles
Mais ce n’est pas tout. Le festival proposait aussi de nombreuses rencontres d’auteurs qui nous expliquaient leur travaux, des matchs à bulles (des combats d’impros endiablés d’auteurs dans toute la ville), des soirées BD suédée où comment interpréter autrement les grands classiques de la BD (le thème
de cette année étant le western). A découvrir aussi : du scrapbooking (valorisation d'une photo par l'incorporation d'éléments divers),
une fresque réalisée par le collectif Nekomix , du cinéma avec des projection de l’inoubliable « l’homme de Rio » de Philippe de Broca ou encore le magasin des suicides de Patrice Leconte. Des rencontre pro-amateur pour juger de son travail à la création de fanzine, il y en avait pour tous les goûts !
Et bien évidement, des librairies, des dédicaces et quelques files d’attentes. Un très grand classique de ce type de manifestation.
Après tout cela….on va se coucher ????
Ben non !! La vie nocturne de St Malo et de Quai des bulles fait aussi parti du folklore local. Ce n’est pas une légende, les Bretonnes et les Bretons savent accueillir.
Le soir,après la fermeture du festival, commence la vie du « Off », de ce festival non officiel, mais qui l’est quand même au vu de son programme et qui fait durer le plaisir jusqu’au bout de la nuit pour certains.
Mais vous connaissez l’adage : ce qui se passe à Saint Malo intra muros, reste à Saint Malo intra muros…
Et comme à chaque fois, il y a des gagnants !
Il existe 4 lauréat(e) pour Quai des bulles : Grand Prix Jeune Talent / Prix Ouest-France, Quai des bulles / Prix coup de cœur Quai des bulles et Grand Prix de l'affiche.
Et les heureux gagnants sont... ratamtamtamtam.... :
Florine Pigny, Grand Prix Jeune Talent 2013
Chloé Cruchaudet, Prix coup de cœur Quai des bulles pour son roman "Mauvais genre"
On n'oublie personne ?
Si j’ai été impressionné par tous ses bénévoles que l’on voit partout, qui nous accueillent avec le sourire, qui nous guident, qui nous expliquent leurs missions, leur plaisir d’être là….et c’est Pô facile, croyez-moi… Quelques images d’eux ici : Les BéDévols.
Mais quand même, en discutant avec les habitués des lieux, c’est toujours un peu la même chose qui revient….
Coté artistes, maison d’éditions, libraires c’est un très bon festival : détendu, sans pression, toutes et tous y retrouvent leurs amis, connaissances et voir même des liens se créent pour imaginer une nouvelle histoire, un(e) futur(e) personnage.
Et puis surtout, côté visiteurs c’est une ambiance familiale, bon enfant, la mer à proximité pour le pique-nique, la ville de Saint Malo en toile de fond, les commerces qui n’assomme,t pas avec leurs prix exorbitants parce que c’est le festival….
A noter aussi, des lieux très accessibles aux handicapés. Et c’est la première fois que je vois un festival si accueillant à ce niveau là, et le public handicapé le sait car il vient très nombreux.
Un vrai bon moment culturel. A l’année prochaine Saint Malo et bon vent…..
F-D - 05/11/2013 22h53