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[REPORTAGE] Môme à Paco Tyson

"À Nantes, dans la musique électronique, on a cette chance d’avoir une diversité très importante et en même temps un respect des uns et des autres qui est vraiment sincère."

Paco Tyson

Rencontre avec Môme dans les backstages de Paco Tyson à Carquefou, vendredi 14 avril.


Prun’ : Bonsoir Môme, tu es un artiste nantais au style à la fois Deep House et Techno, tu as fait partie des collectifs Input Selector et 4lux, tu as sorti l’EP « Triple House » sur Victoriaville, un label allemand, qui t’a carrément définit comme « le nouveau dieu de la House made in France » , tu penses vraiment être le « dieu de la house » ?

Môme : Vous êtes bien renseignés sur moi et je trouve ça très bien. Seulement ça a été rédigé il y a quelques années et maintenant je suis un peu une merde, c’est finit ce temps-là (rires), j’ai moins d’actualités ! Je n’écris pas ce genre de trucs mais quelqu’un se charge de ça et c’est vrai que ce feedback de « nouveau », « prometteur » etc.. est venu du label qui m’avait signé et en l’occurrence Stéphane Goldmann, le producteur qui est sur Cocoon et qui m’avait signé sur le label Victoriaville, qui avait écrit toutes ces histoires-là. C’est vrai que je me sens un peu mal à l’aise face à cela. Tout ça pour dire que non je ne me considère pas comme un dieu, c’est ce qui est écrit mais ça n’est pas réel !

Prun’ : Tu as eu l'occasion de rencontrer Stéphane Goldmann ?


Môme : Oui absolument et cela s’est conclu par la signature sur le label, la sortie d’un EP 4 titres ainsi qu’une soirée dans un club assez incroyable qui est le Renate à Berlin où on a joué un soir d’Halloween dans une ambiance complètement dingue pendant 9h de set tous les deux en B2B.

Prun' : Tu t’appelles « Môme », à ne pas confondre avec un autre mec qui fait de l’Electro également et qui s’appelle également MØme mais qui n’a rien à voir avec toi. Tu t’appelles également « Gormak » parfois ou encore « Sprog » selon si tu joues plutôt de la Drum&Bass ou de la Techno Minimale. Est-ce que tu as plusieurs personnalités musicales ?

Môme : En fait l’histoire de la Drum&Bass et de la Jungle en particulier, ça fait partie de mon histoire de DJ par rapport au fait que j’ai commencé à mixer en soirée et à produire à 18 piges et là j’en ai un petit plus ! J’achetais déjà, j’étais consommateur de musique électronique au sens large et il s’est avéré que je me suis retrouvé à jouer beaucoup de Jungle et de Drum et que mon nom c’était Gormak et c’était un pan de mon histoire par rapport au mix. C’est une question de période mais aussi de sensibilité, de rencontres. Quelques fois j’ai eu des révélations plus fortes à certains moments par rapport à une soirée, par rapport à des rencontres, par rapport à des gens qui m’ont donné goût à tout ça. Il y a aussi le rythme de la vie de tous les jours : le fait d’avoir des enfants a changé aussi ma façon d’aborder la musique, c’est une évolution.

Aujourd’hui mon nom est Môme, bien qu’il y ait ce fameux MØme, d’abord je vais l’attaquer au tribunal et je vais gagner même s’il est chez Universal ! (blague) J’avoue que c’est un peu emmerdant, je me suis tâté à changer de nom. On ne fait pas la même musique mais en même temps je pense que ça le dessert lui plus que moi ça me sert. Quelque fois dans des soirées qui ne sont pas forcément méga pointues, je me retrouve avec des gens qui viennent me voir par erreur et c’est plutôt drôle ! Tant mieux pour les organisateurs : des gens viennent me voir en pensant que c’est l’autre gars qui est très populaire, en avant de la scène et en tout cas très médiatisé, qui passe à la T.V. et tout ça… Finalement ça ne m’emmerde pas plus que ça même si quelques fois j’hésite quand même, je me dis qu’il aurait pu checker un peu avant parce que je porte ce nom depuis plus longtemps mais peu importe. On n’est pas dans une compétition pour savoir qui aura la plus grande !

Aujourd’hui je suis Môme et je fais autant de la house que de l’Afrobeat, Disco, quelques fois Techno, cela dépend aussi des lieux. Mais il est clair que je suis repéré et catalogué dans l’esprit House parce que je suis producteur et mes morceaux sonnent plutôt House.

Prun’ : Tu mixes plutôt sur vinyle, on imagine que tu es un grand collectionneur, c’est important pour toi le support physique ?

Môme : À une époque j’y étais très attaché, maintenant j’y porte plus ou moins d’importance. Je mixe sur vinyle et c’est important car je suis organisée un peu comme un con ! Et quand tu joues en digital et que tu arrives avec une clé USB ou des CDs, il faut l’avoir préparé, avoir pris du temps chez toi et je passe suffisamment de temps à chercher des disques et à les retrouver dans ma collection et n’étant pas très bien organisé (à ce niveau-là comme à d’autres d’ailleurs !) c’est un peu une facilité. Comme j’ai un fond, une collection importante c’est un fait mais je ne suis absolument pas extrémiste au niveau du format. On peut voir des mecs qui jouent vinyle et ça n’est pas prenant, et des mecs qui jouent digital et c’est super, et inversement. Il n’y a pas un intérêt particulier même si je ne mixe en effet que vinyle.

Prun' : Tu as joué ce soir sur la scène House Stage de Paco Tyson, un nouveau festival à Nantes qui défend différents styles de la musique electro. Pour toi cet événement est important ? Est-ce que tu penses qu’il y avait un manque à ce niveau-là sur le territoire ? (la défense de la Trance, du Hardcore …)

Môme : La première chose c’est que je suis vraiment ravi, hyper content d’avoir pu ouvrir en B2B avec mon pote Atemi qui est un excellent DJ que je porte vraiment dans mon cœur en tant que pote et aussi dans la musique. C’est toujours une claque terrible. Initialement chacun devait jouer son set et je lui ai dit « non, hors de question, les Nantais nous ont vu l’un et l’autre plein de fois » donc là on a fait un B2B et c’était super. On a ouvert la scène House du festival pour la 1ère édition de Paco Tyson, j’ai mis le premier disque !

Pour moi les deux initiateurs du festival (sachant qu’il y a une énorme équipe derrière qui bosse énormément et qui est super) qui sont C.H.I.C.H.I et Nico sont vraiment importants. Se sont tous les deux des amis et même des supers potes qui viennent d’horizons différents : un plutôt Club et un plus proche de la scène Rave, d’où je viens aussi d’ailleurs. C’est vraiment avec beaucoup d’émotions que j’ai commencé à mixer et beaucoup de joie, je me suis vraiment éclaté.

Pour en revenir au festival, je pense que oui il y a un besoin. Il y a un festival qui existe qui est puissant, qui est en place depuis des années qui est Scopitone. Il a largement sa place et est très très bon, c’est un travail qui est excellent. Mais je pense aussi que l’on avait la place pour pour un deuxième festival avec peut-être un petit côté plus alternatif. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de côté alternatif à Scopitone mais le réseau de booking par exemple, pour parler un peu technique, n’est pas le même que le nôtre. Mais les deux sont totalement complémentaires et nécessaires pour cette ville. On a un public énorme, un public qui est super intéressant au niveau des producteurs et au niveau des DJ donc oui c’est important qu’il y ait ce deuxième festival à Nantes.

Prun' : Tu es justement assez impliqué dans le milieu Electro nantais : tu organises notamment les Birdy Party au Nid (situé au 32ème étage de la Tour de Bretagne) et tu as participé cette année à l’organisation de la première Boiler Room à Nantes, comment t’es-tu retrouvé à la tête d’un événement de cette ampleur ?

Môme : Je suis arrivé à Nantes il y a 12 ans et j’ai vécu pas mal de choses à Nantes grâce aux Nantais qui m’ont accueilli. Ça m’a donné des envies et ça a développé pas mal de choses. Quand je suis arrivé j’ai donc ouvert un magasin de disques donc le fait d’être en contact avec tous les DJ s’est fait assez rapidement. Après s’en sont suivies tout un tas de choses qui font qu’aujourd’hui on arrive à avoir cette résidence au Nid pour les Birdy et ça se passe très bien, j’en suis ravi. La Boiler Room ça comptait énormément pour moi, je ne voyais pas ça autrement qu’à Nantes, on ne pouvait pas ne pas l’accueillir ! Donc on s’est bougé le cul avec Maelstrom qui était en contact avec Teki Latex parce qu’il sortait sur son label. C’est tombé une première fois à l’eau parce que Mael était en tournée tout le temps et c’était compliqué de bosser ensemble là-dessus.

Finalement mon pote Raphaël qui a monté le label Fragil était à Paris, il a une émission de radio sur Rinse FM, il était en contact avec Teki qui est maintenant directeur artistique pour Boiler en France et souhaitait en faire une à Nantes. Je l’ai appelé direct en lui disant : « Il faut absolument que ça se fasse au Nid ! » Je trouvais que c’était légitime, pas par rapport à moi directement mais par rapport à l’emplacement central au milieu de la ville et la vue que l’on peut y avoir, c’était « The place to be » pour faire la première ! J’ai vraiment bossé dessus, c’était un projet qui me tenait à cœur parce que globalement Boiler Room c’est quoi ? C’est des grosses villes internationales, c’est Los Angeles, New York… et en France c’était Paris et en dehors de Paris il n’y a eu que Lyon avec les Nuits Sonores et Nantes est passé en troisième position, je trouve ça cool. Nantes rentre encore, une fois de plus, avec un peu plus de force, dans l’échiquier de ce qui se fait en musique électronique.

Prun’ : On a l’impression qu’il y a une grande variété d’artistes à Nantes au niveau de la musique électronique. On voit que Paco Tyson soutient les collectifs comme Abstrack, les Goûters Electro, Input Selector, Fragil Musique… Est-ce que toutes ces associations travaillent plutôt en partenariat ou en concurrence ?

Môme : Alors justement, dès le début quand tu as parlé du fait que nous sommes nombreux, tout de suite ce qui me vient à l’esprit c’est cette force que l’on a en ayant mixé un peu partout en France dans des villes fortes au niveau de la scène électronique. Très sincèrement, sans être chauvin, on a cette chance d’avoir une diversité très importante et en même temps un respect des uns et des autres qui est vraiment sincère. Et c’est pour ça qu’on arrive à développer cette musique ici, de façon simple et naturelle.

C.H.I.C.H.I en fait partie aussi tous les ans : il organise la « All Stars » où il invite pratiquement la totalité des collectifs à participer le temps d’une soirée. On joue des créneaux très courts mais en tous cas on se rencontre, c’est à la rentrée au mois de septembre. C’est encore une fois de plus la preuve que tout en étant dans des courants plus ou moins différents, ce qui nous anime c’est développer la musique électronique et tout se passe très bien et ça c’est vraiment une chance. Il ne faut pas l’oublier, il faut toujours rester là-dessus et je ne me fais pas trop de souci, ça se passe bien.

Prun’ : C’était une fierté pour toi de jouer ici ce soir ?

Môme : Oui je suis ravie, c’est une fierté de voir toutes ces têtes qui font l’organisation. C’est une idée à la base de C.H.I.C.H.I et de Nico Redux encore une fois mais tous les gens qui les supportent et travaillent avec eux ont participé à ce que Nantes est aujourd’hui et c’est super de voir tout le monde présent. Donc oui c’est beau et vivement l’année prochaine !

Prun’ : Avant de nous quitter, as-tu une actualité à nous balancer, une prochaine soirée à Nantes ou ailleurs ?

Môme : Je vais aller au plus court car il y a plein de projets dont je ne vais pas forcément parler mais le 4 mai je refais jouer à la Birdy le DJ que j’avais invité pour le jour de l’an. Il s’appelle Simon Lee d’un groupe qui s’appelle Faze Action, c’est un mélange entre House et Disco et il faut vraiment venir le voir !

Prun’ : Merci Môme pour cette interview et à bientôt !

Môme : Merci Prun’, continuez ! Et d’ailleurs on va se retrouver pour le Cosmic Show fin juin pour une émission de 18h à 12h avec une palanquée de DJ qui viendront jouer en direct du Nid, on vous accueille avec grand plaisir et bisous !






môme / paco tyson / birdy party / boiler room

Article réalisé par Sarah Le Gallo

Publication : Mardi 25 Avril 2017

Illustration : Paco Tyson

Crédit photo : http://www.ouest-france.fr






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