Petit Prince : Interview et Portrait Chinois
En deux mille dix, Petit Prince fait demi-tour sur lui même. En deux mille quinze, il sort l'EP Deux Mille Dix chez Pain Surprises. Vous suivez ?
En plein coeur de l’été dernier, un dénommé Petit Prince sort de nulle part avec un EP qui mettrait en orbite le plus insensible d’entre vous.
Ah si vous dis-je ! Il est issu du collectif et label Pain Surprises, tout comme Grand Soleil, Jabberwocky et Jacques avant lui. Et quand on voit la qualité des productions que ces derniers ont sous le capot, on est plutôt confiant pour lui pour la suite.
« Deux Mille Dix », son premier EP a été dévoilé le 15 juin dernier. Il est composé de quatre morceaux dont "Deux Amis" qui a récemment fait son apparition dans la playlist de votre radio préférée. Grand ami de Jacques (aussi en playlist), ce dernier a su trouver des mots que nul autre n’aurait pu choisir pour introduire au monde l’EP de Petit Prince :
« Deux Mille Dix », son premier EP a été dévoilé le 15 juin dernier. Il est composé de quatre morceaux dont "Deux Amis" qui a récemment fait son apparition dans la playlist de votre radio préférée. Grand ami de Jacques (aussi en playlist), ce dernier a su trouver des mots que nul autre n’aurait pu choisir pour introduire au monde l’EP de Petit Prince :
« Elliot a sorti son son ! Je vous le mets dans l’oreille parce que je pense que ces 4 chansons sont à la hauteur de votre exigence musicale. (oui/oui c’est un compliment recto/verso) Quoi dire sur ce disque, sans vouloir être indiscret.
C’est dans le but instinctif de se calmer lui-même que mon ami Elliot a recommencé à faire de la musique, non plus avec une guitare et un ampli, comme on avait l’habitude de faire dans les années 60 (que nous avons vécu ensemble à Strasbourg entre 2008 et deux mille dix), mais désormais avec un Moog voyager et un vieux crack d’Ableton live 8.
La logique voudrait que les gens qui psychotent fassent de la musique badante, et bien là on est plus sur de la musique remède, puisqu’elle a été composée par le fils d’un psychiatre, dans le but de tempérer le bad qui s’est infiltré en sa personne, à travers différentes choses, dont une que j’avais moi-même roulée… déso.
Donc 4 titres composés par lui-même pour soi-même, sans penser au reste du monde (dont autrui), mais juste au besoin animal d’être OKLM. Un démarche d’auto-exorcisme qui est sans doute à l’origine de beaucoup de grands morceaux de musique, que je continuerai de vous prescrire au fur et à mesure que je les découvre. Deux le matin, deux le soir. Ah oui aussi, c’est lui qui a mixé tout mon EP (ndlr Tout Est Magnifique) !»
C’est dans le but instinctif de se calmer lui-même que mon ami Elliot a recommencé à faire de la musique, non plus avec une guitare et un ampli, comme on avait l’habitude de faire dans les années 60 (que nous avons vécu ensemble à Strasbourg entre 2008 et deux mille dix), mais désormais avec un Moog voyager et un vieux crack d’Ableton live 8.
La logique voudrait que les gens qui psychotent fassent de la musique badante, et bien là on est plus sur de la musique remède, puisqu’elle a été composée par le fils d’un psychiatre, dans le but de tempérer le bad qui s’est infiltré en sa personne, à travers différentes choses, dont une que j’avais moi-même roulée… déso.
Donc 4 titres composés par lui-même pour soi-même, sans penser au reste du monde (dont autrui), mais juste au besoin animal d’être OKLM. Un démarche d’auto-exorcisme qui est sans doute à l’origine de beaucoup de grands morceaux de musique, que je continuerai de vous prescrire au fur et à mesure que je les découvre. Deux le matin, deux le soir. Ah oui aussi, c’est lui qui a mixé tout mon EP (ndlr Tout Est Magnifique) !»
Ne sachant donc pas grand chose sur l’intéressé, j'ai décidé d’essayer de faire en sorte qu’il nous dévoile un petit peu de sa personnalité à travers quelques questions et un portrait chinois :
Petit Prince : Il y a eu deux choses. Un ami m'avait prêté un Sub Phatty de chez Moog. J'avais adoré ce synthé, et en me baladant sur le site de Moog je me suis mis à rêver d'un Voyager. Et il y a clairement eu un avant et un après Voyager dans ma musique.
J'ai pu mettre de coté les synthés Midi et ça m'a permis de trouver un son un peu plus personnel. La deuxième c'est la chanson Demitour, j'ai vite senti qu'elle plaisait aux gens autour de moi. En particulier à mon ami Felix de Givry qui m'a beaucoup poussé et donné de la confiance au balbutiement du projet Petit Prince. Sans ça je pense que Deux Mille Dix serait un vieux export non masterisé qui squatterait mon iTunes même si beaucoup d'autres personnes m'ont aidé par la suite.
J'ai pu mettre de coté les synthés Midi et ça m'a permis de trouver un son un peu plus personnel. La deuxième c'est la chanson Demitour, j'ai vite senti qu'elle plaisait aux gens autour de moi. En particulier à mon ami Felix de Givry qui m'a beaucoup poussé et donné de la confiance au balbutiement du projet Petit Prince. Sans ça je pense que Deux Mille Dix serait un vieux export non masterisé qui squatterait mon iTunes même si beaucoup d'autres personnes m'ont aidé par la suite.
- Jacques qualifie la démarche de cet EP par de l’auto-exorcisme. Qu’en est-il de ton côté ?
Jacques est un grand concepteur de concept, surement le meilleur. L'auto-exorcisme je sais pas. C'est vrai que j'ai fais pas mal de crises d'angoisse pendant la composition de l'EP. Mais l'angoisse, c'est pas un truc constant. C'est un peu comme une brasse coulée. Quand t'es sous l'eau tu peux rien faire. Quand j'étais à la surface je pouvais faire de la musique.
Mais l'EP c'est pas que ça, c'est l'histoire de ça. C'est horrible à dire, mais parfois quand j'allais mieux, je pensais que je pourrais plus faire de la musique, que je n'aurais plus rien à dire. Mais en fait la vie est une source inépuisable d'inspiration.
En revanche, je vois ma musique comme la musique d'un film que se fait l'auditeur tout seul dans sa tête. En gros je l'aide à s’évader, et c'est exactement ce dont on a besoin quand on angoisse. S’évader pour sortir de son corps en quelque sorte. Et en ça je pense que ma musique est un remède.
Mais l'EP c'est pas que ça, c'est l'histoire de ça. C'est horrible à dire, mais parfois quand j'allais mieux, je pensais que je pourrais plus faire de la musique, que je n'aurais plus rien à dire. Mais en fait la vie est une source inépuisable d'inspiration.
En revanche, je vois ma musique comme la musique d'un film que se fait l'auditeur tout seul dans sa tête. En gros je l'aide à s’évader, et c'est exactement ce dont on a besoin quand on angoisse. S’évader pour sortir de son corps en quelque sorte. Et en ça je pense que ma musique est un remède.
- Parmi les 4 tracks de l’EP, laquelle de ces « musiques-remèdes » prescrirais-tu en particulier ?
Si je devais en prescrire une se serait Deux Amis. Elle est très répétitive et hypnotique, je pense que les douces voix sont assez apaisantes.
- Tu as récemment participé à la bande-son du documentaire Slow Moscow. Peux-tu nous parler de ce projet et de ton implication ?
Slow Moscow est un documentaire télé qui est anti-télé. L'idée est de dire qu'on fait de la Slow TV en opposition à ce qu'est la télé actuellement, du zapping pour ne pas perdre d'audimat.
Cette année, ce sont deux danseurs au ralenti dans la ville de Moscou, alors que tout ce qui les entoure est à vitesse accélérée. Le docu dure 6h et ils ont demandé à 6 artistes de composer la bande son en direct. J'ai donc joué pendant une heure avec mes synthés tout en regardant l'image. C'était une très bonne expérience, mais pour avoir un peu réécouté ce que j'ai fais, je suis un peu déçu de moi parce que je chante assez faux sur quelques passages. Mais bon j'ai appris énormément en faisant ça.
Cette année, ce sont deux danseurs au ralenti dans la ville de Moscou, alors que tout ce qui les entoure est à vitesse accélérée. Le docu dure 6h et ils ont demandé à 6 artistes de composer la bande son en direct. J'ai donc joué pendant une heure avec mes synthés tout en regardant l'image. C'était une très bonne expérience, mais pour avoir un peu réécouté ce que j'ai fais, je suis un peu déçu de moi parce que je chante assez faux sur quelques passages. Mais bon j'ai appris énormément en faisant ça.
- D’autres trucs en stock à annoncer ?
Je pense que je vais sortir un mini-EP dans pas trop longtemps, j'ai une nouvelle track que j'aime beaucoup.
- Quel est le plus beau compliment qu’on puisse faire à propos de ta musique ?
Qu'on l'écoute en boucle.
- Un message à faire passer au Petit Prince de St Exupéry ?
Tu veux bien changer de nom s'il te plait ? Je suis prêt à jouer ça au Shi-Fu-mi. Merci à toi.
- Comment va ta chienne Joséphine ?
Au top, même si elle devient de plus en plus snob depuis que j'habite à Montmartre. Une vraie parisienne.
Si tu étais un animal : Une cigogne
Si tu étais un objet du quotidien : un coussin
Si tu étais un métier : Pêcheur ou boulanger
Si tu étais un disque : impossible de répondre. Si la question était : « si tu étais un disque en 2015 » Je serais Current de Tame Impala
Si tu étais un sentiment : La joie aux larmes
Si tu étais un souvenir : 12 juillet 1998
Si tu étais un personnage de fiction : Jed Martin
Si tu étais une période de la vie : l'adolescence
Si tu étais un légume vert : courgette
Si tu étais une devise ou citation : Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras
Merci Petit Prince et Pain Surprises <3.
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petit prince / pain surprises / deux mille dix / electronica / interview musicale
Article réalisé par Johan Mabit
Publication : Mardi 03 Novembre 2015
Illustration : Petit Prince à L'international (Paris)
Crédit photo : Petit Prince