Du lyrisme... mais du charisme !

On le sent amoureux, onirique sans dévoiler une once de mièvrerie. C'est que malgré son caractère lunaire, le gaillard a une vraie présence lyrique, un flow maniable à souhait, capable de déchaîner ses textes à haut débit avec charisme, aussi bien que de caresser la musique soigneusement. Il n'y a qu'à l'observer sur scène, un vrai MC/comédien qui a su prendre de l'ampleur au fil des années. Ne vous fiez donc pas à sa nonchalance légendaire !

Au lieu de prendre le parti pris de bosser la production de cet album à effectif réduit, Pepso a préféré la diversité, illustrant ses textes via le travail d'une flopée de producteurs talentueux (Rezo, Arzin, Koolkal, Soulsafir...). On pourra notamment admirer le travail de L.O.S (beatboxeur au sein du groupe The Bionicologists) qui s'essaie avec brio à la production musicale sur "Les gens ne savent pas". (voir le très beau clip ) 

Il flotte une réelle fraîcheur à l'écoute complète de cet album. Loin de refléter l'atmosphère dégagée par une lune blafarde, celui-ci s'ouvre à l'espace, en devient plus chaleureux que glaciale. Une homogénéité parfaite entre productions jazzy hip hop, sons introspectifs et flirts avec la deep house, recette qui avait déjà  fait ses jolies preuves dans  le milieu du rap français sur les projets du rappeur Grem's.

L'équilibre en apesanteur !

On pourrait lui reprocher d'être trop centré sur sa personne, de ne pas étudier des thèmes l'excluant de tout propos (reproche facile à appliquer à beaucoup de rappeurs), mais le hip hop a toujours été une discipline adepte d'égocentrisme et un premier album n'est pas l'album de la maturité. Et puisqu'il le fait sur la lune, Pepso arrive aisément à capter son auditoire sans essoufflement.

Un album équilibré contenant douze tracks, deux featuring,  Safirius du groupe Micronologie et Oracy, MC anglaise magnifiant "Melocoton"  un de ces fameux titres en apesanteur !

On ne pourra s'empêcher de reprendre en choeur le refrain d'"Helsinki", fustigeant la sphère du business musical. Provocant et réaliste !

J'avais envie d'employer l'expression : " à l'écoute de l'album de Pepso Stavinsky, on peut se complaire d'avoir enfin marcher sur sa lune", mais pour des raisons métaphoriques que vous comprendrez très certainement, je me contenterai simplement d'affirmer qu'à l'écoute de "Voir la Lune" on s'évade tel un astronaute dans l'espace, telle une hirondelle dans le ciel !

A Prun' on aime !

Chronique réalisée par Josselin Couteau

Interview réalisée par Didoo et Charlène Dambreville