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¯\_(ツ)_/¯

Nantes, ville stupéfiante ?

Avez-vous déjà consommé des drogues ? Pour les passants nantais, la réponse est souvent « oui, du cannabis ». Puis l’éventail s’étoffe rapidement : poppers, LSD, MDMA... Alors Nantes, est-elle une plaque tournante ?

A Nantes, les saisies de drogues n'en finissent pas ces derniers mois

Selon Daniel Bernier, directeur de l’association Oppelia Le Triangle, Nantes ne prend pas place aux cotés des « capitales de la drogue » françaises que sont Paris, Lille, Lyon et Marseille. Mais la drogue n'en est pas moins présente comme il le constate auprès des patients de son association. 


En tête des consommations : l’héroïne et le cannabis. Mais pas que... « La drogue s’est démocratisée, de plus en plus de molécules circulent », note-t-il.

Un marché en évolution

En effet, selon Jonas, de l’association Techno +, Nantes a vécu beaucoup de changements depuis quatre, cinq ans. Des problèmes avec l’héroïne sont survenus, puis avec la Kétamine (anesthésique) ou encore récemment une MDMA (ecstasy) trop pure. 

Selon le dernier rapport européen de l’OEDT (Observation européen des drogues et des toxicomanies), le marché de la drogue semble plus fluide et dynamique, conséquence de la mondialisation et d’internet. Mais d’où viennent-t-elles ? Des laboratoires de Hollande ou encore venant de l’Espagne, qui continue à enregistrer des saisies importantes de cocaïne, beaucoup consommée en Europe malgré une légère baisse.

Une nouvelle substance chaque semaine

Aujourd’hui, les Research Chemicals (RC) constituent le principal problème selon Jonas. Ces imitations non-identifiées de produits existants qui arrivent par internet jouissent d’un vide juridique, ce qui fait monter la consommation de drogue à un niveau historiquement élevé en Europe. 
Pour exemple, la méphédrone, drogue proche de la MDMA vendue sur internet comme engrais, ou encore l’émergence de la 4-MA, vendue comme de l’amphétamine et qui a entraîné une série de décès. L’année dernière, l’Union Européenne recensait une nouvelle substance chaque semaine.

Un produit festif ?

Yves Le Claire, médecin addictologue, se demande si la « prise récréative » existe vraiment ou si cela répond à un besoin d’être plus à l’aise avec ceux qui nous entourent. Les produits sont « une réponse à un mal-être, à des problèmes de société », constate également Daniel Bernier dans son association qui prend en charge les personnes devenues dépendantes. 
Cependant, pour Jonas, beaucoup de consommateurs qu’il est amené à côtoyer n’en sont pas à un stade problématique. Cela représente pour eux « une recherche de quelque chose à un moment de la vie » .

Parler de drogue ne semble plus tabou aujourd’hui, mais beaucoup de choses restent encore à faire selon Daniel Bernier. Criminalisée, la prise de drogue peut conduire tout droit en prison. Or le milieu carcéral n’est pas adapté selon lui à la prise en charge des drogués. Il milite donc toujours pour une dépénalisation de l’usage. La législation n’a pas changé depuis les années 70.


Le 13 février, les Temps Modernes vous proposaient un débat sur ce thème.
(Ré)Écoutez le débat du jeudi 13 février dans l'émission Les Temps Modernes.


drogue / consommation / société / les temps modernes / addictologue / oppelia le triangle / techno + / stupéfiants

Article réalisé par Valentin Guinel

Publication : Lundi 17 FéVrier 2014

Illustration : A Nantes, les saisies de drogues n'en finissent pas ces derniers mois

Crédit photo : Darkroom Production






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