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¯\_(ツ)_/¯

L'humanité aura bientôt les pieds dans l'eau

Dans son dernier rapport, le GIEC annonce une hausse de la température mondiale de 4,8°C et juge qu’elle sera accompagnée d’une augmentation du niveau de la mer d’un mètre... Nos côtes vont-elles disparaître ?

Dans son dernier rapport, paru le 31 mars dernier, le GIEC (groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat) lance un véritable signal d'alarme. Déjà,en novembre 2013, dans son rapport précédent, il annonçait une possible hausse de la température mondiale de 4,8°C. Une hausse qui serait accompagnée d’une augmentation du niveau de la mer d’un mètre d'ici 2100.
Scénario pessimiste, catastrophe ? Non. Le pire scénario n’est imaginé que sur la continuité de nos habitudes actuelles. Si le monde continue de fonctionner de la sorte, ce scénario pessimiste deviendra notre réalité. Si nous changeons nos habitudes, le scénario peut s'inverser.

Mais alors, comment l'expliquer ?

Bien qu’habituel dans l’histoire de notre planète bleue (qui a connu une hausse du niveau des mers de 120 mètres lors de la dernière glaciation), ce phénomène à l’origine naturelle s’est accéléré d’une manière étonnante. Pourtant stabilisée depuis 4 000 ans, la hausse s’est brutalement précipitée depuis les années 90, multipliant par trois puis par dix l’élévation habituelle des eaux. 

Aujourd’hui, on estime que le niveau de la mer monte de plus de 3 millimètres par an. En cause : les émissions de CO2 qui emprisonnent les rayons du soleil dans l’atmosphère, réchauffant l’eau des mers qui se dilatent, alimentées par la fonte des glaces continentales et polaires. En cause : les 1,2 millions de kilos de CO2 que l’activité humaine mondiale rejette... par seconde.

Une hausse du niveau de la mer de plus de 3 mm par an 

C’est encore peu me direz-vous ? Pour certaines régions, comme à Nantes, ça ne changera pas grand-chose. Encore que... Aux alentours, la région de St-Nazaire, le pays de Retz et la baie de Bourgneuf seront bien plus menacées. 
Mais pour tous les territoires bas, voire très bas, comme les îles Maldives, ces millimètres représentent un enjeu de taille. 

Les différents modèles climatiques disponibles prédisent que les îles Maldives seront inhabitables vers 2070, 2050 ou même dès 2030 (!). Une vingtaine a déjà été abandonnée. L’île de Kandholhudhoo a d’ailleurs été totalement submergée pendant le tsunami alors que la vague n’était "que" de 2,50 m, ce qui montre bien à quel point elles sont vulnérables. 

 « Des solutions il y en a beaucoup, ça dépend de ce que l’on cherche. Le maître mot, c’est l’adaptation » 

Comme le dit Denis Mercier, professeur en géophysique et directeur du laboratoire Géolittomer, il y a des solutions. Nous pourrions, par exemple, recréer et développer les récifs coralliens aux endroits où ils ont reculé. Ces récifs pourraient ralentir les marées et protéger les côtes, mais leur mise en place prendrait trop de temps et demanderait une grande capacité technologique pour une telle envergure. 

Il est aussi possible de miser sur la construction d’îles artificielles, surélevées, autour d’archipels menacés comme les Maldives. Science-fiction ? L’île artificielle d’Hulhumalé a été inaugurée en 2004. 
Un problème : cette solution perturberait les courants marins, et donc accélérerait l’érosion. Nous pourrions ainsi préférer des maisons flottantes comme cela se fait aux Pays-Bas, et ainsi vivre sur l’eau. 

MOSE au secours de Venise 

Pour maintenir à flot la ville des amoureux qui, en plus de s’enfoncer, est de plus en plus menacée par la hausse du niveau de la mer et les « Aqua Alta », un projet ambitieux a vu le jour. Un système intégré de défense utilisant des digues immergées qui, en cas d’alerte, se déploieraient autour de la lagune pour bloquer (et protéger) les canaux. Il devrait-être opérationnel cette année. Mais face à un tel phénomène, cette solution est-elle viable...? 

Une des solutions qui paraît à priori la plus simple à mettre en place serait de restaurer la végétation côtière, comme la mangrove des îles Maldives. 
Cette méthode serait bien plus rapide que de recréer du corail, elle mettrait cinq à dix ans pour certaines espèces. 

Mais n’oublions pas qu'avec ce réchauffement climatique, une autre menace voit le jour : l’appât du gain. La fonte des glaces pourraient ouvrir de nouvelles voies maritimes, comme en Russie (la Tchoukotka), vers des zones alors impénétrables.... riches en gaz et en pétrole.

En débat sur Prun'

Vous pouvez réécouter le débat de l’émission des Temps Modernes sur la montée des eaux, avec nos deux spécialistes : 
- Denis Mercier, professeur en géographie physique à l’Université de Nantes et directeur du laboratoire Géolittomer, 
 - Benoît Meyssignac, membre du Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiale (LEGOS) 

Vous pouvez aussi avoir un aperçu de ce qui pourrait se passer avec ce simulateur de montée des eaux. 


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Article réalisé par Valentin Guinel

Publication : Lundi 07 Avril 2014

Illustration : La montée des eaux met en danger des millions de personnes

Crédit photo : Cal OES






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