Le MMA, ça ne vous dit rien ? Traduisez par Mixed Martial Arts... ou l'assurance d'assister à un spectacle digne d'un combat de gladiateurs de la Grèce antique. Dans un octogone ("la cage"), deux combattants s'affrontent durant trois rounds de 5 minutes en faisant appel à toutes les techniques disponibles qu'offrent les autres sports de combats : boxe, jiu-jutsu, lutte...
Une diversité donnant l'aspect que tous les coups sont permis, à tort. Si bien que tous les ministres des sports de ces dernières années ont répondu à l’unisson aux demandes de légalisation : c’est non.
La Fédération de Judo, farouchement opposée à toute reconnaissance de ce sport, irait même jusqu’à radier ses adhérents si ceux-ci s’essayaient aux arts martiaux mixtes, selon Ludovic Saboul, moniteur de sport et pratiquant de jiu-jitsu brésilien/MMA. Une pression et une non reconnaissance qui les forcent à l’exil.
« C’est écœurant ! »
Cette politique de boycott révolte Mohammed Bourhis, ancien boxeur professionnel et ex-champion de France en équipe nationale de boxe anglaise. Car, comme pour nombre de ses coéquipiers de l’époque, le MMA séduit.
Au carrefour de quatre grandes disciplines, il combine le combat pied/poing de la boxe anglaise et thaïlandaise, la lutte, et les nombreuses clefs et étranglements du jiu-jitsu brésilien.
Un sport complet, ultra-médiatisé dans le monde, mais absent des écrans français. Seule RTL9, chaîne luxembourgeoise, a pris le parti de diffuser les combats. Un sport sans fédération, sans reconnaissance de l’Etat, qui en fait une nébuleuse difficile à estimer. Sont-ils en France 5000 ou 10 000 pratiquants ? (Chiffres
CNMMA)
« Les jeunes veulent tous faire du MMA »
Pourtant, ce refus de légalisation n’empêche pas les dizaines de jeunes qui franchissent les portes des salles de Jérôme, responsable des salles de sport le Temple des Arts Martiaux à Nantes et moniteur pancrace et jujitsu brésilien, de demander les mêmes renseignements, pour les mêmes sports : MMA, jiu-jitsu brésilien.
Filles, garçons, jeunes, moins jeunes, face à ce sport qui conquiert le cœur des Français, la nécessité semble grandissante de prendre le temps de discuter autour d’une table (ou dans une cage ?) et de trouver une solution.
Car aujourd'hui sans autorisation et sans fédération, de nombreux clubs n’encadrent pas comme il se doit ceux qui viennent apprendre à se défendre. Comme le note Jérôme, de nombreuses salles ne sont pas assurées, des professeurs ne sont pas formés et des élèves sont blessés.
« Le combattant des temps modernes »
Pour lui, le MMA représente le terme de l’évolution des sports de combat, l’avènement du combattant. Si bien que de nombreux boxeurs, lutteurs, migrent vers ce sport. Pourtant, il n’est pas nouveau. Hérité du pankration (pancrace) de la Grèce antique, il a des allures de combat de gladiateurs, qui se nomment Cheick Kongo, George St Pierre, Anderson Silva, Randy Couture ou encore Ronda Rousey (actuelle championne du monde. N’oublions pas qu’il y a aussi une catégorie féminine !).
Un sport de combat seulement ? Une école de la vie pour Ludovic et d’intégration, qui pendant les entraînements mixent des gens de divers horizons. Des combattants faisant preuve de respect à l’égard de leurs adversaires et qui, même la tête en sang une fois le combat fini, n’en oublient pas pour autant les valeurs auxquelles leur discipline d’origine est attachée.
Alors, sans prendre parti pour ou contre ce sport, ne faudrait-il pas plutôt essayer de comprendre pourquoi, dans notre société actuelle, il semble plaire autant ?
Vous pouvez également visionner le reportage réalisé par France 2 sur le MMA et le champion du monde, Français, Cheik Kongo.