Les tags nantais : la chasse est ouverte
Les tags représentent encore et toujours un sujet sensible pour le milieu urbain. Nantes Métropole l'a annoncé : la lutte contre les tags est une priorité pour les collectivités. Focus sur un combat pas toujours bien compris...
À l'attaque ! C'est le mot d'ordre que se donnent les collectivités pour combattre les tags. L'adjoint au Maire de Nantes, Gilles Nicolas, en charge de la sécurité, tranquillité publique et sécurité civile, a récemment pointé du doigt un phénomène de recrudescence des tags en ville.
Pour le contrer, Nantes Métropole va signer un nouveau marché de prestations pour le nettoyage des murs nantais avec l'entreprise HTP. Le but est simple : efficacité, productivité et rapidité. Le périmètre géographique sera élargi et le délai réduit à deux semaines.
Renforcement d'une politique anti-tag
Depuis 2009, Nantes Métropole, la ville de Nantes, la Police Municipale et le Tribunal de Grande Instance, avancent main dans la main pour lutter contre les "graffitis sauvages" comme ils les nomment. Pour Gilles Nicolas, tout se résume en trois mots : prévention, répression et réparation.
Une politique qui s'avère pour le moment faible face à la recrudescence des actes illégaux. Le commissaire de police Maxence Creusat, adjoint au chef du service de sécurité, de proximité, à la direction départementale de la sécurité publique de Loire-Atlantique, a indiqué que le chiffre des interpellations en flagrants délits de tagueurs sur la voix publique s'élève à 44, depuis janvier 2013.
"Sur ces interpellations, ce qui est intéressant c'est que 80 % ont lieu la nuit [...]. On constate très clairement un pic d'interpellation entre 3 et 5 heures du matin", ajoute-t-il.
La police municipale a ainsi défini un profil spécifique des tagueurs : "Ce sont principalement des mineurs et des jeunes majeurs qui fréquentent un peu les mêmes milieux sociaux et qui trouvent dans le tag une culture urbaine liée à un style de musique, vestimentaire... D'autre part, ils cherchent aussi "le frisson" de commettre un délit avec des amis quand on est jeune", explique le commissaire.
Un vocabulaire encore méconnu
Mais il est important de noter la différence entre tag et graffiti. Le premier représente une signature exhaustive réalisée rapidement et non élaborée. Le second est synonyme d'art sous forme de peinture murale.
Des termes très souvent sortis de leur contexte puisque la municipalité elle-même se mêle les pinceaux.
Entre gratuit et payant, les termes sont également flous. Gilles Nicolas affirme que "pour les nantais et les habitants de la communauté urbaine [...] le nettoyage est un service gratuit". En réalité, ce sont les contribuables qui financent ces actions.
Un art ou un acte de délinquance ?
Prun' a rencontré les nantais au cœur de la ville. Le constat est clair : les graffitis sont perçus comme de l'art mais la résurgence des tags donne une image négative de cette pratique.
Qui plus est, il a été intéressant de remarquer que les 18 murs légaux sur lesquels chacun peut graffer légalement, mis en place par Nantes Métropole et gérés par l'association Pick Up, sont méconnus de la population.
Par ailleurs, 18 murs, cela peut paraitre un bien faible chiffre au regard des 590 000 habitants de la métropole...
Vous pouvez retrouver la chronique réalisée sur ce thème dans l'émission
Cité à la Une ci-dessus et découvrir l'association
Pick Up Production et le "plan graph" sur son site internet.
Article et interviews réalisés par Aurore Coué
politique
/ tag
/ municipalité
/ police
Article réalisé par
Publication : Dimanche 08 DéCembre 2013
Illustration : Les tags à Nantes
Crédit photo : Prun