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¯\_(ツ)_/¯

Live report du festival DOUR (Belgium)

Pérégrination d'une festivalière en manque de concerts lors de la 27ème édition du plus gros festival de Belgique et d'une des plus grosses programmation musicale qui a rassemblé près de 350 000 personnes dans la petite ville francophone de Dour.

Dour 2016

Mercredi 13 juillet :

Arrivés sous une pluie belge, après avoir marché (le thème de la marche est assez redondant lorsque l'on parle de Dour), et installé le campement (camping C, le plus trash pour les aficionados), je suis allée me balader sur le site afin de profiter de la première journée de concerts.

Parmi les concerts, j'ai commencé avec les fifous de SALUT C'EST COOL, qui ont rivalisé d'imagination afin de créer un spectacle "son et lumière assez cheap" à base de pancartes qu'ils agitaient et d'effets vent avec un aspirateur d'extérieur.
Après une pause bière servie dans un gobelet en plastique (pour avoir un vrai gobelet "Dour" il faut aller au bar du petit bois, un coin chill avec une jauge qui ne permet pas à toute la population d'énervés de se poser), je me suis rendue au chapiteau Cubanisto où j'ai pu voir LAKUTI. Un super set qui a réveillé mes petits pieds meurtris par la marche de l'après-midi avec un son assez minimal mais extrêmement dansant. Mes cheveux mouillés témoigneront de la qualité de la performance de la Djette.

Et parce que Dour c'est 5 jours, je suis allée me coucher, enfin,  j'ai marché 6 km pour retourner au camping m'affaler dans ma tente humide montée/démontée/déplacée/remontée d'une main de maître.


Jeudi 14 juillet :

Une grosse journée en perspective puisqu’avec mon compère Johan (Sounddigger/Prun') nous avions une interview avec JACQUES , désormais célèbre bidouilleur de son, programmé à la fin de la journée. (retrouvez l'ITW ici )

J'ai donc commencé mon après-midi avec le rappeur, producteur, danseur et beau gosse, Killason, qui a créé une grosse ambiance malgré le peu de monde sous le chapiteau. L'air frais et la motivation du chanteur ont amené le soleil qui restera avec nous jusqu'à la fin du festival.

Beaucoup de curieux se sont ensuite affairés sous le chapiteau "Le Labo" (malheureusement trop étroit ce jour-là) afin de voir la frimousse, que dis-je, la coiffure peu orthodoxe du génie. Car c'est du haut de ses 24 ans, que Jacques nous montrait ses instrus, ses objets qu'il utilise et détourne pour faire bouncer la foule. Le public est conquis et en redemande alors que la moitié n'a pas forcément vu toute la mise en situation mais qu'importe, les danseurs et mélomanes étaient bien présents et en ont eu pour leurs oreilles.

Après une sortie difficile et collante (il fait chaud sous un chapiteau, mais je ne vous apprends rien..), je me suis dirigée vers HONNE, groupe britannique qui n'avait pas beaucoup de public en fin de journée mais une rythmique funky qui nous emmené en ballade de love et de fraîcheur. La scène était ouverte et donnait de la hauteur à la performance du groupe. Un peu répétitif diront certains, une chose est sûre, ce son était parfait pour se préparer à la suite : MHD.

Bon autant vous dire que l'afro trap n'est pas ma tasse de thé. Sur la plus grande scène ("Last Arena") ça danse, ça apprend des mini chorégraphies avec une population plus hétérogène que les autres concerts et même...des enfants. Je suis surprise de voir que la foule connait les chansons par cœur et m'en ravis même si je ne ressens pas grand chose devant ce concert. J'ai dû partir lorsque le chanteur a commencé à nous demander de chanter : "popolopopopo", je n'aime pas quand on me commande.

Déception de l'après-midi : j'ai loupé Bonnie Banane et Flavien Berger pour aller interviewer Jacques...

Je suis donc allée me balader du côté de RHYE où la voix aérienne du chanteur et le clavier mystique m'ont fait planer pendant de longs morceaux jusqu'à ce que je me décide à continuer mon régime "marche/bière/marche/bière" pour arriver devant TIGA : j'avoue que j'y allais pour ce morceau et celui-ci (pour les fans des années 70, c'est bien la reprise de ça). Et je n'ai pas été déçue. J'aime les synthés.

J'ai continué ma soirée seule avec ODESZA, après avoir une nouvelle fois perdu ma bande de copains. Qu'importe, j'ai été embarquée dans un chouette jeu entre le son des Djs/chanteurs et les images projetées d'explosions de nuages de différentes couleurs. Les artistes avaient la grosse patate, le public était dansant et réceptif à cet univers électronique, facile à écouter et qui n'hésite pas à cracher de la basse en live ce qui n'est pas pour déplaire aux quelques énervés de la guinche.

Fatima Al Quadiri a été un gros fail de ma part. Je m'explique : au même moment, FATIMA YAMAHA jouait sur la scène de "La Petite Maison Dans La Prairie". J'ai confondu les deux Fatima. Tout simplement. Et je ne peux toujours pas transplaner d'une scène à l'autre. Finalement j'ai vu un super Dj en live qui a réussi à me faire oublier ce music fail puisque c'est, sous ce son puissant et ultra bien improvisé, que les petits monstres de Dour se sont réveillés.

Déception de la soirée : THE PRODIGY. Le son était de piètre qualité, pas assez fort, j'ai trouvé les artistes vieux et fatigués. Je les avais vu à Rock en Seine, ce n'était pas du tout la même histoire..
Éreintée de ce jour 2, je suis rentrée au milieu des petits monstres dans ma tente non sans apercevoir quelques feuilles de PQ tout autour : Dour commençait à se salir.

Vendredi 15 juillet :

C'est après une toilette de chat, bien connue des festivaliers qui ne veulent pas attendre 1 heure voir 2 heures pour payer une douche de moyenne propreté à 2 euros, que je me rends sur le site non sans avoir avalé une bonne pita bien grasse (qui sera mon seul repas chaud du festival) mais ultra chère (7 tickets repas je crois...de l'ordre du 10 balles). La nourriture n'est pas vraiment le fort de Dour après avoir récupéré la réaction de certains festivaliers qui préfèrent apporter leur propre nourriture.

CABALLERO et JEAN-JASS ont été ma découverte rap du festival. Ces deux rappeurs de Charleroi étaient à Dour chez eux. Et ça se sentait. Le public était présent et donnait la réplique aux deux artistes qui chantent sur des textes de vie, l'amour, l'endroit d'où ils viennent, leurs galères (spéciale dédicace à Pôle Emploi). L'instru était dark, assez basique mais elle fonctionnait.

Après cela, petite balade sous un soleil de plomb pour arriver devant la "Red Bull Scene", une nouvelle scène futuriste où le son est diffusé devant toi, à droite, à gauche et derrière toi. J'ai vu le set live de PIERRE, un papa de l’électro minimale. Le combo de la scène aux allures  futuristes ainsi que le son qui claquait sous le cagnard m'ont fait apprécier ce moment de pur électro.

C'est après une petite pause, à la fraîche dans le bar secret du "Petit Bois" de Dour, que j'ai repris des forces (et des bières) pour aller voir JEANNE ADDED. C'est ma déception de l'après-midi. Un problème technique du clavier s'est fait ressentir et a mis un peu à mal ce show à la Christine and the Queens. Le son n'était pas dingue même si la chanteuse semble pouvoir facilement s'amuser avec sa voix.
Restant dans l'electro-pop, LA FEMME a donné un show correct, avec une chanteuse volontairement glaciale et un chanteur "jusqu'auboutiste" dans sa mise en scène.  La Femme est un groupe qui fonctionne et qui le sait. 

En parlant de mise en scène : PEACHES a scotché le public avec ses déguisements "vagin géant" et ses deux danseurs tout aussi cinglés qu'elle.  Elle n'a pas pris une ride, ses paroles teintées de féminisme et de cul me font du bien. Et pas qu'à moi, puisque dans la foule les filles se mettent torse nu et profitent du son libertaire de la quinqua Pêche sous le regard abasourdi de quelques mâles en rute ne comprenant pas ce qu'ils foutent là.

Par contre j'ai loupé FOUR TET qui était programmé de 2 heures 30 à 4 heures. Le problème c'est qu'à Dour, il faut te préserver un minimum, sinon ton corps te le fait payer. Je suis donc rentrée non sans avoir rencontré et discuté musique avec quelques islandais, flamands et britanniques très sympathiques.


Samedi 16 juillet (et dernier jour pour ma part) :

Ayant loupé JC SATAN, j'ai décidé de m’enterrer dans un trou et de manger de la terre. Non, ce n'est pas vrai, mais j'étais bien dégoûtée et désireuse de les voir à Nantes.

Je n'ai pas loupé ODEZENNE en revanche, qui nous ont offert parmi les nombreuses poupées gonflable présentes,  un concert correct. Quoique le son encore une fois laissait à désirer. Mais Odezenne reste un groupe très performant sur scène qui communique avec plaisir avec son public très jeune et très réceptifs aux textes de ce trio bordelais.

JAY PRINCE, PANDA DUB et DJANGO DJANGO ont terminé mon après-midi en douceur...avant LE concert que j'attendais : SIGUR ROS. Autant vous le dire tout de suite : j'ai été littéralement transportée par le son de ces islandais. Le soleil se couchait à mesure que la musique évoluait. Les écrans transformant le corps des musiciens s'imbriquaient parfaitement avec le son lunaire de Sigur Ros. La voix à la limite du castra du chanteur est aussi pure que le son de sa guitare dont il joue avec un archet de violoncelle. C'est bien simple, j'ai pleuré. Et je ne pense pas être la seule.

C'est UNDERWORLD qui m'a réveillé de cette douce rêverie pour m'embarquer dans les confins de la musique techno house. Et BICEP m'a achevée.


En conclusion : Dour, c'est dour dour mais ce festival est une immense machine à découvertes ou redécouvertes musicales nouvelles comme anciennes. Avec 7 scènes, il est difficile de tout voir donc si toi aussi tu veux aller te déhancher et en prendre plein les oreilles l'année prochaine, prépare ton petit corps en amont car ce festival est aussi énorme qu'il est génial.


Merci au Point Presse, à Johan, Julien et tous les festivaliers et artistes sans qui ce long live report n'aurait été.


VA




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Article réalisé par Victoire Allain

Publication : Jeudi 01 Septembre 2016

Illustration : Dour 2016

Crédit photo : Julien Boiteau - Soundigger






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