Des lieux du 7ème art
A l'occasion du festival du cinéma espagnol, une exposition au sujet bien particulier est présentée à l'espace Cosmopolis.
"Le cinéma rassemble, la télévision divise". C'est dans cet esprit qu'est née l'exposition Dernière séance. Manuel Sendón et sa fille, Olaia Sendón ont conçu cette exposition qui rend hommage à ce qu'était un cinéma qui disparaît peu à peu, le cinéma de masse.
Un peu d'histoire
Durant la deuxième moitié du XXème siècle, alors que le cinéma est en pleine expansion, de nombreuses salles fleurissent en Europe. Salles de cinéma de quartier ou bien de petits bourgs éloignés, elles sont nombreuses car cet art s'est largement démocratisé et est devenu l'un des principaux loisirs.
Bien sûr, la télévision arrive aussi dans les foyers, mais rappelons nous, ce ne sont pas encore les beaux et grands écrans plasma que l'on trouve à l'époque mais bien des petits postes donnant une qualité d'image plutôt médiocre. Pas de quoi apprécier un bon film donc. La sortie cinéma est alors devenue un vrai rituel. Au-delà du simple visionnage d'un film, elle représente un moment de fort lien social, de rencontres, de partage...
Bien sûr, la télévision arrive aussi dans les foyers, mais rappelons nous, ce ne sont pas encore les beaux et grands écrans plasma que l'on trouve à l'époque mais bien des petits postes donnant une qualité d'image plutôt médiocre. Pas de quoi apprécier un bon film donc. La sortie cinéma est alors devenue un vrai rituel. Au-delà du simple visionnage d'un film, elle représente un moment de fort lien social, de rencontres, de partage...
Puis, les petites salles de cinéma ont disparu au profit des salles de cinéma de chaînes, souvent intégrées aux centres commerciaux selon le modèle américain. En parallèle, la technique s'est améliorée et, les télévisions permettant une image haute définition, nous avons pris l'habitude de regarder les films à la maison. Aujourd'hui beaucoup de salles ont fermé et, parfois laissées à l'abandon, sont devenues des lieux fantôme.
Une exposition touchante
Manuel et Olaia Sendón ont donc décidé de rendre hommage à ce cinéma de masse et à l'ambiance qui l'animait. L'exposition mêle photographies, des clichés de Manuel, et documentaire vidéo, réalisé par Olaia. Ces deux techniques se complètent et plongent le spectateur dans une ambiance qu'il commence à oublier, voire n'a pas connu. L'obscurité de la pièce rappelle celle des salles de projections tandis que les photographies, illuminées par des LED, prennent la place de l'écran. Il s'agit de photographies de ces salles, abandonnées, parfois depuis longtemps. Les couleurs et la lumière redonnent alors vie à ces lieux vides d'hommes.
Les salles de cinéma photographiées, une soixantaine (!), sont toutes situées en Galice, région d'où les artistes sont originaires. Cette région a en effet pour particularité une population très dispersée: les petits cinémas y étaient donc nombreux et répartis un peu partout. A présent, ils ont presque tous disparu.
Manuel Sendón, présent lors de l'inauguration, nous a expliqué son travail dans une interview que vous pouvez retrouver en accompagnement de cet article.
Suzon Tisseau
cinéma / festival du cinéma espagnol
Article réalisé par
Publication : Mercredi 25 Mars 2015
Illustration : Photographies de l'exposition
Crédit photo : Manuel Sendón