L'Idéal Club : un cabaret déjanté à découvrir de tout urgence
Entre parodies des Nuls et humour absurde des Monty Python, la compagnie des 26 000 couverts sait vous faire remuer les zygomatiques mieux que quiconque ! Elle a posé son chapiteau à Nantes, au Grand T jusqu'au 17 décembre.
Installé depuis dimanche sur le parking du Grand T, la Compagnie des 26 000 couverts propose de découvrir ou redécouvrir son cabaret déjanté et plein d'humour : l'Idéal Club.
Un OVNI théâtral difficilement descriptible et qualifiable si ce n'est qu'il tient bien sa promesse de vous fatiguer les zygomatiques du début à la fin !
Barbecue martial et cowboys flûtistes
L'ouverture du spectacle est l'image du reste : osée, décalée, tordante, surprenante. Imaginez trois judokas qui surgissent sur scène.
Grosse musique, roulement de tambour et de mécaniques… Gros muscles, grands pantalons. Le maître se concentre. Ses assistants, en rythme, viennent poser des briques, qu’ils empilent de plus en plus haut.
On se croirait dans le plus grand cabaret du monde. Le suspens monte… La dernière pierre est posée et par-dessus une petite voûte. Sous le chapiteau rouge, le public n’attend qu’une chose : que le grand maître démolisse en un coup de main, voire en un jet de pied, l’édifice.
Mais voilà que ses assistants, avec toujours avec autant de sérieux et de roulements de tambours, ramènent... des saucisses et installent savamment un barbecue en lieu et place de ce qui devait être une démonstration d’art martial !
Le ton est donné, ne vous attendez pas à un cabaret comme les autres.
2h30 de délire
Dans l’Idéal Club, tout est décalé, déjanté, non conventionnel… Ou plutôt tout est conventionnel, mais pour mieux démonter nos clichés, s’en moquer ou plus simplement en rire.
Le spectacle est long : 2h30 avec une entracte de quinze minutes. Et d’emblée le maître de cérémonie, se plaint comme vous : « On a voulu faire un spectacle idéal… pour moi, idéal, c’est quand ça dure 1h30… enfin même pas… 1h.. maximum, sinon c’est long… »
Bref, il s’inquiète pour nos petits culs installés sur des bancs en bois sous un chapiteau certes bien chauffé, mais pas forcément très confortable. Et bien rassurez-vous, on ne voit pas le temps passer !
Tout ce que vous avez toujours rêvé de faire sur scène... sans avoir de talent
Imaginez une chanteuse à la voix cassée qui s’acharne à pousser la note plus haut que la batterie, un ballet de cartons amoureux, un numéro hommage à Youpi le chien mort, un duo de trapéziste aux six doigts, un singe qui insulte le directeur de la troupe…
Imaginez tout ce que vous avez toujours rêvé de faire sur scène sans avoir un talent particulier (si ce n'est ici un humour inconditionnel), toutes les parodies que vous avez pu imaginer des cabarets traditionnels…
Le tout accompagné d’une musique entre blues et rock d’une très belle qualité et portée par des musiciens talentueux.
Voilà ce qu’est L’Idéal Club selon la compagnie des 26 000 couverts. Après trois ans de tournée en France, ce spectacle unanimement salué par la presse, a décidé d’installer son vieux dancing à Nantes. Pour le meilleur.
Rencontre avec Philippe Nicolle, le metteur en scène
Nous avons rencontré le metteur en scène de la compagnie, Philippe Nicolle, à la sortie du spectacle. L'occasion de revenir - vous l'entendrez ci-dessus - sur un numéro qui en a marqué plus d’un : des cowboys flûtistes au talent sans commune mesure. Ecoutez plutôt !
Pour l’anecdote, sachez que Philippe Nicolle est à l’origine de la première manif de Droite, reprise un peu partout depuis, notamment par action discrète… Ces manifestations parodiques aux slogans improbables. Il avait lancé cette manif avec Fred Toush, en 2003, à l'occasion de la crise des intermittents.
L'Idéal Club, c’est tous les soirs au Grand T jusqu’au 18 décembre.
Article et interview réalisés par K. Parquet
idéal club / grand t / cabaret / philippe nicolle
Article réalisé par Karine Parquet
Publication : Mercredi 11 DéCembre 2013
Illustration : L'idéal Club
Crédit photo : steph bloch