L'humeur de la semaine : le conflit israélo-palestinien
C'est l'un des conflits les plus vieux de notre époque et pourtant rares sont les personnes qui en connaissent les raisons.
Aujourd’hui on va parler d’un sujet extrêmement délicat qui divise en France et ailleurs : le conflit israélo-palestinien.
Avant toute chose, loin de moi l’idée d’alimenter les clivages existants entre ces deux peuples qui ont chacun leurs idéaux, leurs convictions et pour la plupart leur religion. Je vous propose d'essayer de dépasser le stade des clans où il s'agit de se poster du côté des palestiniens ou des israéliens.
Tout d'abord sachez que les premiers israélites apparaissent vers 1200 avant la naissance de Jésus-Christ.
Le conflit israélo-palestinien commence officiellement le 14 mai 1948 mais prend ses racines en 1917 suite à la Déclaration Balfour qui intervient alors que la Palestine est un pays à part entière où des communautés juives se forment un peu partout.
Cette déclaration est une lettre ouverte adressée à la très influente famille juive Rotschild et rédigée par le ministre britannique des affaires étrangères dans laquelle il déclare que son gouvernement est favorable à l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. Il précise par ailleurs que rien ne sera fait pour porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non juives existants en Palestine.
C'est donc une avancée considérable car jusque là les juifs n'étaient pas reconnus alors qu'ils représentaient une grande partie de la population. En 1919 l'Emir Fayçal se déclare favorable à ce foyer national juif, 1 an avant que les britanniques n'affirment publiquement leur soutien au sionisme plutôt qu'à l'arabisme.
Pour faire court, le sionisme est une idéologie nationaliste qui prône l'existence d'un état juif hors d'Europe. Quant à l'arabisme, également appelé panarabisme, c'est une idéologie qui vise à réunir les peuples arabes. Sur la forme c'est la même chose mais pour une religion différente.
Sur fond de conflit religieux, l'idée des britanniques était de créer un état juif indépendant afin d'avoir la main-mise sur les importantes ressources pétrolières de la région.
On va essayer d'aller plus vite et on va passer quelques années. En 1928, après l'immigration juive de masse en provenance de Pologne, des tensions commencent à éclater alors que le peuple musulman suspecte les juifs de comploter pour s'emparer de l'Esplanade des Mosquées.
Malgré des émeutes très violentes et un nombre de morts considérable, l'immigration reprend et les juifs d'Europe centrale continuent de venir en Palestine. En 1931, la Palestine compte 175 000 juifs et 880 000 Arabes contre 460 000 juifs en 1939.
A partir de 1933, date à laquelle Hitler arrive au pouvoir en Allemagne, les arabes commencent à se révolter contre les britanniques qu'ils accusent de favoriser la montée du sionisme par leur présence alors que l'émigration juive d'Europe devient de plus en plus importante. Petit à petit les émeutes se multiplient, le peuple arabe souhaite obtenir l'arrêt de l'immigration juive et la vente de terre aux juifs.
Un premier texte suggérant le partage du pays entre juifs et musulmans voit le jour en 1937 mais est rejeté par les deux camps.
En 1939 les relations entre sioniste et britannique se dégradent suite aux déclarations du gouvernement britannique qui précise que ses attentions ne sont pas de transformer la Palestine en état Juif.
A la moitié des années 40, l'organisation armée sioniste lance une série d'attentats jusqu'en 1948 à l'encontre des britanniques. En 1947 les britanniques abandonnent leur mandat sur la Palestine et l'ONU la récupère.
Plusieurs choix s'offrent alors à elle et elle choisit de voter une résolution sur le partage de la Palestine. Deux états sont donc créés, un état juif et un état arabe. Jérusalem est alors placée sous contrôle internationale.
S'ensuit des affrontements dans toutes les zones mixtes où vivent les deux peuples au travers d'attentats de plus en plus violents. Au total, près de 700 000 palestiniens fuient ou sont chassés au moment où Israël conquiert la plus grande partie de la Palestine.
Avec un nombre croissant de réfugiés en Cisjordanie, il ne reste plus que 150 000 palestiniens en Israël. En 1949, la Palestine cesse toute existence légale et seule la bande de gaza où se situent 60 000 réfugiés palestiniens reste administrée par « l'état Palestinien. »
20 ans plus tard, en 1967, la guerre de 6 jours change la géopolitique. Israël conquiert Jérusalem, la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui sont alors les derniers territoires palestiniens. Deux ans plus tard, lors du congrès national palestinien, Yasser Arafat est nommé président du comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine. (OLP)
En 1970, Yasser Arafat souhaite rattacher la Jordanie à la Palestine, prétextant que le peuple jordanien est majoritairement palestinien. Le roi de Jordanie fait alors massacrer des dizaines de milliers de Palestiniens en réponse à ce qu'il juge comme une provocation.
En 1987, début de la première Intifada où la population palestinienne se révolte contre l'occupation israélienne, elle durera sept ans. C'est après l'intifada que Yasser Arafat décide de s'installer à Gaza suite au retrait de la majeure partie des forces israéliennes. Il est alors nommé président de l'Autorité nationale palestinienne.
Au milieu des années 2000, après une autre Intifada beaucoup plus violente que la première, les derniers colons israéliens sont évacués de la bande de Gaza. Mais malgré les signes encourageants de résolution du conflit avec le retrait des israéliens de Gaza, les palestiniens élisent le Hamas lors des élections législatives de 2006. Le Hamas étant un parti islamiste qui ne reconnaît pas Israël et souhaite sa destruction, les palestiniens marquent là leur profond désir de se débarrasser de la présence israélienne.
Depuis l'élection du Hamas, le conflit n'a cessé de s’aggraver avec d'un côté les bombardements sur la bande de Gaza et de l'autre les ripostes menées par le Hamas sur les israéliens qui sont, disons-le clairement, nettement moins violentes.
Pour vous donner une idée, 1822 c'était le bilan de morts palestiniens au 28è jour du conflit de cette année 2014. 67 étant le nombre d’israéliens décédés à la même date.
Aujourd'hui la Palestine cherche à être reconnu comme un état mais peine à se faire entendre. Depuis 2012, Le pays a le statut d' « état observateur » non-membre de l'ONU bien qu'il soit reconnu par elle.
Récemment, la Suède a également reconnu l'état palestinien ce qui en fait la première puissance occidentale à le faire. De plus, l'assemblée nationale française a voté la reconnaissance de la Palestine mais ce vote a plus une valeur symbolique que politique puisqu'il ne changera fondamentalement rien bien qu'il pourra amener d'autres nations à faire de même.
D'ailleurs, le sénat a lui aussi voté la résolution demandant la reconnaisse de l'Etat Palestinien le 11 décembre.
Alors oui si on est pro-israéliens on a des raisons de penser que ces terres leur appartiennent historiquement.
Oui si on est pro-palestinien on a des raisons de penser que les palestiniens ont été chassés des terres sur lesquelles ils vivaient depuis plusieurs siècles.
Et oui si on n'est ni palestinien ni israélien on peut simplement penser que ce conflit n'a aucune raison d'être.
Aujourd'hui la résolution doit dépasser les raisonnements archaïques d'un conflit qui n'a que trop duré et qui considèrent un territoire "dit sacré" comme étant plus important que des vies humaines. Au nom de la religion on se permet des choses en total contradiction avec les valeurs et les principes dictés par les dites religions.
Pas sûr que le dieu des uns et des autres cautionnent ce genre d'atrocités... Le conflit israélo-palestinien a entraîné la mort de dizaine de milliers de personnes alors qu'avec l'aide unilatérale des grandes puissances mondiales on pourrait stopper le massacre ; on pourrait trouver un accord.
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Article réalisé par Louis Scocard
Publication : Mercredi 17 DéCembre 2014
Illustration : Le drapeau israélo-palestinien