L'étrange anniversaire de la Route du Rock : réussi ?
La 25ème édition de la Route du Rock s'est déroulée traditionnellement sur le week-end du 15 août à St-Malo. Un bon diesel qui a mis du temps à démarrer.
Cette édition-anniversaire de la Route du Rock n'avait pas commencé sous les meilleures auspices : la tête d'affiche, Björk, décidant d'annuler sa date, une semaine avant l'événement. Stupeur et tremblements chez les festivaliers, comme les organisateurs qui retombent sur leurs pattes et annoncent en moins de 24 heures son remplacement par Foals. Soulagement, on peut donc partir serein.
Vendredi : esprit, où es-tu ?
On dit oui :
- Le concert de
Thurston Moore Band, le nouveau groupe du chanteur de feu-Sonic Youth. Surtout l'intro de 20 minutes, on a rarement connu début aussi explosif. Le reste du concert était relativement chouette, même si l'on a jamais retrouvé cet état de grâce.
- Le concert de Fuzz qui a suivi. La psyché lugubre du dernier né de Ty Segall a fait bouger le public de la Route du Rock comme il ne bougera plus de la soirée. On peut toutefois souligner la très belle énergie du groupe, la scénographie et les costumes de scène très travaillés, c’est ma première découverte-claque du festival
- Le concert de Ratatat, que j'attendais depuis 5 bonnes années. 1h20 d’un concert parfait alternant morceaux du nouvel album, Magnifique, sorti il y a quelques semaines, et de classiques du duo, comme le très attendu Wildcat, Drugs, et bien d’autres encore.
- Le concert de Rone, un tabassage en règle. Avec en plus, François en invité sur Quitter la Ville. J'ai du me résigner : pas d'Etienne Daho à Saint-Malo.
- Le drainage du site du festival : ADIEU LA BOUE <3
On dit non :
- L'ambiance du public après le concert du Fuzz. Aucune chaleur, à part pour une trentaine de personnes au devant de la scène. Et ça s'améliorera pas au fil de la nuit. Dommage.
- Le concert de Timber Timbre. Si musicalement c'était plutôt joli, sur scène c'était mou. Mais mou. Ça n'a rien arrangé à l'ambiance étrange qui régnait au sein du public.
Le bilan :
Un vendredi qui laisse pensif, pantois. Mais qui s'est tout de même bien terminé, ce qui laisse un peu d'espoir pour le reste du week-end. Croisons les doigts !
Samedi : le réveil du Fort Saint-Père !
On dit oui :
- Le concert de Foals, qui a clairement mis tout le monde d'accord ! Notons que la blague a duré jusqu'au bout : les remplaçants de Björk ont vu leur bassiste tomber malade dans la journée, qui a été remplacé au pied levé par leur roadie. Et ça n'a rien gâché à la fête : les poulains du rock ont enchaîné morceaux de leur nouvel album à paraître à la fin du mois, et autres succès déjà confirmés. Pogos et slams à gogo, la Route du Rock est là !
- Le concert de Flavien Berger, sur la plage de Bon Secours. Onirique et enivrant, électronique et dansant, l'artiste montant du label Pan European Recordings nous a accordé quelques minutes de son temps.
- Le concert de The Soft Moon, belle introduction à Foals. Une certaine idée du post-punk qui aurait enfanté avec la musique industrielle. Très chouette.
- Le concert de Lindstrøm simple et réussi. Parfaitement dansant, pour une parfaite fin de nuit.
- L'ambiance du public, qui s'est enfin réveillé !
On dit non :
- Le concert de Hinds, une espèce d'antichambre du mignon dégoulinant de partout. Des chatons, des petits cœurs, du rose, insupportable.
- Le concert de Daniel Avery. Enfin, concert. Zéro mise en scène, que des grosses basses non-stop ultra-répétitives. Sur le moment violent et efficace, avec du recul légèrement déceptif.
Le Bilan :
C'est mieux ! Un public réveillé, une ambiance plus digne de la Route du Rock. On prie pour que le dimanche soit magique et nous fasse oublier le vendredi !
Dimanche : osmose, apothéose.
On dit oui :
- Le concert de The Districts. Une ballade des plus agréables sur les routes ensablées de l’Amérique de l'ouest. Avec quelques touches british par-ci, par-là.
- Le concert de Father John Misty, un voyage à travers la musique dandy des années 60. Grande révélation.
- L'énergie de Viet Cong. Il se dégage quelque chose de libérateur dans la musique et le live de ce groupe, qui reste dans le mood un peu sixties laissé par l'ancien batteur des Fleet Foxes, mais en beaucoup plus dark.
- La folie de Dan Deacon, que l'on attend de pied ferme à Scopitone l'an prochain ! En osmose totale avec le slogan "Pop is not dead" de la Route du Rock. Un live coloré, un artiste des plus bavards, qui a tenté des choses avec le public, oubliant probablement que celui-ci était déjà dans un état avancé.
- La chanteuse de Savages. J'en suis tout simplement tombé amoureux. Une énergie sans pareille, une voix hallucinante, une nonchalance des plus plaisantes, un show des plus mémorables marqué dans l'histoire de la Route du Rock : LOVE.
- Le final de Jungle. Pour lequel il fallait tout de même tenir jusqu'à 3 heures du matin, mais ça valait vraiment le coup. Groovy à souhait.
On dit non :
RIEN. Absolument rien, ce dimanche était parfait de bout en bout.
Le Bilan :
L'année prochaine, soyez gentils, faites nous QUE des dimanches. Bisous.
route du rock
/ foals
/ festival
Article réalisé par Simon Ains
Publication : Jeudi 10 Septembre 2015
Illustration : Father John Misty
Crédit photo : Simon Ains