"Les disparus du Clairdelune" : Tome deux de la saga "La Passe Miroir"
Christelle Dabos, lauréate du concours du premier roman jeunesse, organisé par Gallimard, RTL et Télérama, a-t-elle réussi à combler les attentes de son public grâce à ce deuxième tome, sorti le 29 octobre 2015 ?
À en croire les nombreux articles des blogueurs, mission accomplie pour la jeune auteure.
Oserais-je, malgré le consensus général, émettre quelques réserves ? "Les fiancés de l'hiver", premier tome de la saga, était déjà bien écrit et en cela, le deuxième tome confirme le travail méticuleux de l'écrivain. Mis à part quelques mots "barbares" arrachés de force au dictionnaire et qui ne sont pas toujours bien appropriés à la situation, félicitation à Christelle Dabos pour la qualité de sa plume!
Un deuxième tome descriptif
Beau travail sur les personnages, qui évoluent de façon cohérente au fil de l'histoire, sans réelle surprise néanmoins. Ophélie et Thorn déteignent l'un sur l'autre (et pas seulement grâce à la cérémonie du don...!).
Ensemble ils mènent le lecteur à travers les dédales mystérieux de la Citacielle. Comme l'auteure le dit elle-même, cet univers incroyable, formé d'arches flottantes, débris d'un monde explosé, s'inspire des films de Miyasaki. Cet univers continue de nous envoûter dans ce second tome, au point de se lasser un peu par moment...
Première fausse note à mon goût. La Citacielle est une succession de décors créés artificiellement par les Mirages, l'un des clans de l'Arche du Pôle. À force de naviguer à travers les illusions, on se lasse un peu d'en suivre les descriptions...
Des intrigues denses à la conclusion rapide
Quant aux intrigues, elles s'amplifient sans cesse au point de nous faire trépigner d'impatience ! Bon point pour Christelle Dabos ! Mais les motivations de certains coupables sont-elles crédibles? Deuxième fausse note du roman. Sans en dévoiler davantage pour ceux qui ne l'auraient pas lu, le dénouement de l'affaire des disparus du Clairdelune est un peu décevant. Il me fait penser aux intrigues de certains romans policiers se concluant par un : " surprise ! C'était moi le coupable"! Ha bon?! Et pour quels motifs au juste...?! Me dis-je d'un air dubitatif. Pour un mobile un peu bancal en réalité.
Cela a malheureusement été mon sentiment à la découverte du coupable des enlèvements du Clairdelune. Le mobile est à ce point boiteux que son explicitation est rapidement expédiée pour passer à autre chose.
L'auteure a le mérite de nous tenir en haleine malgré ces petites déceptions. Nos doigts se crispent contre les pages : Nous voulons connaître la suite ! Les pages défilent et nous voici arrivés à la fin de ce deuxième tome.
Christelle Dabos exploite l'intrigue de l'identité de Dieu, à qui obéit corps et âme Farouk, l'esprit de famille de l'Arche du Pôle. "Qui est Dieu ? Que veut Dieu? À quoi ressemble Dieu ?" Après toutes ces énigmes qui hantent les 500 premières pages, le dénouement me laisse perplexe : Ha c'est lui ! Mais au fait, c'était qui exactement ce personnage ? Quels sont ses pouvoirs ? Hummm, un peu brouillon ce Dieu...
Le but de cette rubrique n'est pas de dévaloriser l'œuvre "La Passe Miroir". Non seulement cette saga est bien écrite, mais ses personnages sont attachants et cohérents dans leurs actions. Mais au vu des discours dithyrambiques, je voulais apporter quelques bémols qui, à mon sens, rendent le deuxième tome moins épatant que le premier. À tous ceux qui aiment la fantasy "pacifique" (sans guerre, ni bataille...) et les univers du réalisateur Miyasaki, je vous encourage à commencer cette saga!
Kenavo
Anne-Sophie Delahais
littérature / fantasy / chronique / christelle dabos
Article réalisé par Rédaction Prun'
Publication : Vendredi 29 Janvier 2016
Illustration : Couverture du Tome2
Crédit photo : La Passe Miroir