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¯\_(ツ)_/¯

Le partage est roi, mort au roi !

Aujourd’hui j’ai fait une chose libératrice pour ma vie privée et ma liberté d’expression mais aussi et surtout pour ma liberté de me taire. J’ai quitté Twitter. La recherche d’approbation constante par mes pairs a fini par brider ma pensée pour fina

Moi cherchant

Pour commencer cette réflexion je vais citer un article écrit par une amie. Dans son papier elle dit « L’idéologie Internet, c’est son « partage de pouvoir horizontal », où tout à chacun a une capacité d’action égale à celle des autres. ». Dans mon petit cerveau, ça a fait tilt, j’ai arrêter de lire l’article et je me suis mis à cogiter.

L’idéologie des origines d’Internet est pure, pleine de sens et possède une portée universelle. En laissant ce merveilleux projet dans les mains de grandes corporations corrompues par l’appât du gain, nous avons abandonné ce rêve d’unité dans la liberté d’expression, dans l’écoute et la libre circulation des idées. Internet a peut-être grandi trop vite car nous n’avons pas eu le temps de nous approprier l’outil comme il fallait. Google et consorts en ont profité pour accélérer le processus sans nous laisser le temps d’apprendre et de réfléchir.

La démocratisation d’Internet et son usage massif par des milliards d’internaute a eu pour effet une chose. Une chose terrible, nous avons perdu notre capacité à nous taire. Internet nous a aliéné de manière à vouloir partager chaque parcelle de notre être.
Nous nous croyons unique, nous pensons pouvoir nous démarquer de la masse mais la vérité c’est que nous sommes tous des moutons. Les bergers sont sympas, ils nous filent des services gratos sur lesquels nous pouvons allégrement nous étendre. À la recherche d’un like, d’un retweet, d’une mention, nous cherchons désespérément à nous connecter aux autres.

Nous omettons certaines choses mais le plus gros de notre intimité est inscrite à jamais dans les disques durs de serveurs dupliqués plusieurs fois. Nous ne voulons pas y échapper car plus nos diatribes, le plus souvent stériles et pauvres, ramènent de notifications et plus nous en fournissons.

Le problème c’est que ça nous formate. Sans nous en rendre compte nous rentrons dans un moule de plus en plus consensuel et mou. Nous diluons nos convictions avec le désir ardent de plaire au plus grand nombre. C’est un véritable cancer qui nous ronge et nous empêche de penser librement. La libre pensée n’est pas interdite, ne pas être d’accord avec tout le monde n’est pas une tare. Penser différemment nécessite de l’intimité, de la réflexion sur le long terme, du discernement et une bonne dose de créativité. Le partage devrait venir ensuite et nos convictions devraient nous servir d’arguments mais c’est trop tard pour ça.

Ce que nous pouvons faire c’est apprendre Internet. Apprendre à ne plus se dire « qu’est-ce que je pourrais bien partager ? » ou « Olalala cette idée irréfléchie va changer le monde ! Il doit savoir tout de suite ! » (ce qui était mon cas). Selon moi, l’aliénation est puissante et nous empêche de prendre le recul nécessaire. L’être humain a besoin de temps pour se construire ce qui est aux antipodes de l’immédiateté, et de la pensée réflexe. La liberté de pensée et de s’exprimer vient avec le fardeau temporel de l’intelligence.


billet / internet / numérique / réseaux sociaux

Article réalisé par William Oechsner de Coninck

Publication : Vendredi 27 Mai 2016

Illustration : Moi cherchant "Internet" dans Google Images

Crédit photo : Datapulte






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