Le Grand HUIT : vertige de la danse contemporaine à Nantes
Lieu d'accueil et de circulation de la culture chorégraphique contemporaine, Honolulu propose Le Grand HUIT : deux jours de pièces, de danses, de performances et de rencontres dans quatre lieux de Nantes, les 2 et 3 décembre prochain.
Loïc Touzé était notre invité dans le Ghetto Blaster du mercredi 16 novembre. Il est chorégraphe, surtout, et danseur, moins maintenant. Aujourd’hui, il développe son activité dans le cadre d’Oro, créée en 1991 et implantée à Nantes depuis 2010. Ses créations sont nombreuses et variées : Morceau, Love, La Chance, Ô Montagne, Fanfare. Il co-signe Nos Images avec Mathilde Monnier et Tanguy Viel, Gomme avec le danseur hip-hop Yasmin Rahmani, Braille, une performance avec le musicien et vidéaste Gaëtan Chataigner accompagné par Philippe Katerine.
Dans nos studios, Loïc Touzé revient sur sa définition de la danse contemporaine, des danses contemporaines aux esthétiques multiples, en citant le philosophe Giorgio Agamben : “Être contemporain signifie, en ce sens, revenir à un présent où nous n'avons jamais été”. Ce que Loïc Touzé aime dans la danse, ce n'est pas qu’on montre des choses, c’est qu’on les voit. Pour que le spectateur voit les yeux, les mains, les visages des danseurs afin de percevoir le flottement de l’imaginaire : “Je suis plus intéressé par ce que le corps montre moins et que l’on voit davantage. J’aime qu’on voit de très prêt le danseur dans sa faille, dans sa faiblesse, dans son risque d’imaginaire.”
Après trois ans de Huit d’Honolulu où l’association a invité, chaque huit du mois, un artiste à une carte blanche, Honolulu a imaginé Le Grand HUIT, un programme de pièces, danses et performances et a proposé au Centre chorégraphique national de Nantes (CCNN), à Cosmopolis et au SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS de les accueillir les 2 et 3 décembre prochain.
Le Grand HUIT, ce sont cinq invités – chorégraphe, danseuse, écrivaine, philosophe –Katerina Andreou (Grèce), Sorour Darabi (Iran), Jule Flierl (Allemagne), Anna Gaïotti (France) et Géraldine Gourbe (France), cinq femmes qui “prennent des risques avec leurs gestes, avec la figuration du réel, avec la capacité de pouvoir jouer avec des récits de la mythologie, de jouer avec le langage, de jouer avec le genre”, nous explique Loïc Touzé.
Le Grand HUIT est donc un parcours entre ces quatre lieux nantais. Vendredi 2 décembre à 19:00, il faudra se rendre au CCNN, rue Noire – vers la rue Paul Bellamy – pour un spectacle de 45 minutes de Katerina Andreou, A kind of fierce : “Une danse où tout importe et rien n'est important. Une danse libre.” Puis, à 20:30, les spectateurs sont invités à une soupe à Honolulu, rue Sanlecque dans le quartier des Olivettes. Le lendemain, samedi 3 décembre, le Grand HUIT commence à l’espace Cosmopolis – rue Scribe – à 15:00 avec Farci.e de Sorour Darabi autour de la question du genre et de sa langue maternelle, le persan, qui ne connaît pas de masculin ou de féminin. À 16:30, direction 783 – rue Fourré – pour deux autres performances dont “Plus de muse, mais un troupeau de muets” d’Anna Gaiotti, pour les plus de 18 ans. Enfin, retour à Honolulu pour une nouvelle soupe, et une conférence de Géraldine Gourbe : “Les sciences du bien-commun agitées par les déesses-mères”, suivie d’une conversation avec les artistes.
Toutes les performances sont en entrée libre sur réservation auprès des lieux et partenaires : Honolulu, le Centre chorégraphique national de Nantes, Cosmopolis et SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS (783).
L'interview, préparée par Anna Tuyen Tran, est à écouter en cliquant sous la photo.
danse contemporaine / honolulu
Article réalisé par Anna Tuyen Tran
Publication : Lundi 28 Novembre 2016
Illustration : Le Grand HUIT : “A kind of fierce” de Katerina Andreou / CCNN
Crédit photo : Le Grand HUIT / Honolulu