Le dimanche : travail ou repos ?
Pour la déléguée CGT Marie-Claude Robin, invitée de Cité à la Une hier soir, la question ne se pose même pas : le dimanche est et doit rester un jour non travaillé. Mais qu'en dit la loi ?
Comme chaque année, un vœu était soumis au conseil communautaire ce lundi : doivent-ils accepter ou refuser l'ouverture des commerces les deux dimanches avant les fêtes.
Si la loi prévoit une dérogation en faveur de cette ouverture cinq dimanches par an, les élus métropolitains se sont une nouvelle fois déclarés majoritairement contre cette ouverture à 87 voix contre, 19 voix pour et 5 abstentions.
Et ce, malgré une pétition lancée en grande pompe par l'association des commerçants du centre-ville Plein Centre, qui demandait au minimum une expérimentation pour l'un des deux dimanches, dans l'après-midi.
Marie-Claude Robin : "Le dimanche est un repère dans la société, il doit resté un jour chômé"
Si certains commerces ont déjà signé cette pétition, Marie-Claude Robin, déléguée CGT, ainsi que la plupart des autres syndicats, affirme que ce n'est pas le cas de la majorité des commerçants : "Une étude sur le travail dominical peut amener le débat sur la table. L'ouverture de ces commerces n'en favorisera qu'un seul type : les grands groupes type Castorama ou Leroy Merlin.".
Pour elle, le seul motif encourageant certains salariés à travailler ce jour pourtant chômé depuis 1906 est le pouvoir d'achat, qui est mis à mal depuis et par la crise : "Aujourd'hui, les salariés sont volontaires parce que ce jour-là est payé plus cher. Et le salaire est tellement bas dans la grande distribution, que c'est un plus. Le débat est faussé dès le départ.".
Le débat est ailleurs, selon Marie-Claude Robin. Les plus enclins à travailler le week-end, et notamment le dimanche, ce sont les étudiants. "Est-ce que c'est normal de devoir travailler le dimanche aujourd'hui pour pouvoir se payer ses études? Non. Il y a d'autres solutions, les conditions ne sont pas bonnes. Tout doit être mis sur la table pour que le débat soit constructif."
Changer une loi qui date d'il y a un siècle ? "La loi Maillié a déjà mis 5 ans avant de passer l'Assemblée Nationale" explique Franck Héas, juriste.
Si un changement n'est pas souhaitable pour les syndicats, comme nous l'explique Marie-Claude Robin, est-il toutefois possible, pensable ?
Pour Franck Héas, juriste et spécialiste en droit du travail, il paraît difficile d'envisager un changement de cette loi : "Simplifier cette loi me semble très difficile, dans le sens où nous avons accumulé un certain nombre de dérogations qui fait que sur cette question du repos hebdomadaire, les textes du code du travail sont très nombreux et très compliqués. Il faudrait prévoir une dérogation supplémentaire dans la loi pour ces secteurs supplémentaires, ce qui me semble être moins difficile."
Un débat qui n'est donc pas prêt de se terminer, avec d'un côté les syndicats qui militent contre cette option, des associations de commerçants qui se battent pour obtenir cette ouverture, et des salariés qui ne sont pas forcément entendus dans leur globalité. Rendez-vous est donc pris l'année prochaine à la même période, après le renouvellement de ce conseil avec les élections municipales à venir.
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Article réalisé par Simon Ains
Publication : Mardi 15 Octobre 2013
Illustration : Bricorama
Crédit photo : Site officiel de Bricorama