Le deuil des médias français

Ce mercredi 7 janvier, deux hommes cagoulés et armés de gros calibres ont pénétré dans les locaux de Charlie Hebdo, journal satirique situé dans le 11è arrondissement de Paris, provoquant la mort de 12 personnes.

Stéphane Charbonnier, Charb, Dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo en 2012

Un bilan très lourd

D'après plusieurs témoins, des coups de feux auraient retenti pendant une dizaine de minutes causant, selon le parquet de Paris, la mort de 12 personnes dont deux policiers.

Parmi les victimes du journal, on retrouve les célèbres dessinateurs Stéphane Charbonnier (Charb), âgé de 47 ans, Jean Cabut (Cabu) 76 ans, Georges Wolinski 80 ans et Bernard Verlhac (Tignous), 47 ans.

Les premiers éléments de l'enquête nous indiquent que les deux hommes auraient pris la fuite en voiture après avoir abattu les deux policiers devant le bâtiment du journal. À l'heure actuelle, les deux suspects seraient toujours en cavale...

Il s'agirait de l'attentat le plus meurtrier sur le sol français depuis 1835. En effet, l'attentat du Temple, cinq ans après la Révolution de juillet, avait fait 19 morts et 42 blessés.

Des mesures drastiques pour endiguer le phénomène

Le président de la République François Hollande n'a pas hésité à qualifier le drame "d'attaque terroriste" lors de sa venue devant le siège de Charlie Hebdo. Il assure que "les auteurs seront pourchassés aussi longtemps que nécessaire".

Le plan Vigipirate a d'ailleurs été élevé à son niveau maximum en Île de France afin de prévenir d'éventuelles répercussions : sont concernés les organes de presse, les lieux de culte et les transports. Mais aussi les grands magasins où 140 000 personnes étaient attendues ce mercredi pour le premier jour des soldes. «Toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés dans le cadre du plan Vigipirate». Matignon précise que «tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs».

Des revendications pas toujours très claires

Ce n'est pas la première fois que Charlie Hebdo est victime d'attaque visant la liberté d'expression du journal. Habitué au "coup" éditorial, l'hebdomadaire avait déjà suscité de vives réactions en publiant des caricatures du prophète Mahomet. Selon les préceptes islamiques, représenter Dieu ou son prophète est un blasphème.

En 2011, les locaux de la rédaction étaient ravagés par un incendie criminel en guise de représailles pour avoir prévu de publier en une du journal une énième caricature du prophète Mahomet.

Depuis, le journal satirique est régulièrement la cible de menaces, certaines allant même jusqu'à demander la tête du directeur de la rédaction.

Plusieurs vidéos circulant sur le net font état de l'affrontement entre les deux hommes et les policiers devant les locaux du journal. Selon plusieurs témoins, les deux hommes se seraient revendiqués d'Al-Qaida et parleraient un parfait français.

À l'heure actuelle, aucune revendication officielle n'a eu lieu. Néanmoins, quelle que soit l'origine de l'attentat, il est important de préciser que les idéaux d'une minorité religieuse ne représentent en aucun cas la pensée d'une religion entière et ne doit pas attiser la haine envers une partie de la population.

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a d'ailleurs vivement condamné l'attaque : "Cet acte barbare d'une extrême gravité est aussi une attaque contre la démocratie et la liberté de presse" et exprime sa "solidarité" aux victimes et à leurs familles.

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Article réalisé par Louis Scocard

Publication : Mercredi 07 Janvier 2015

Illustration : Stéphane Charbonnier, Charb, Dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo en 2012

Crédit photo : AFP