GREMS ou l'amour du dépourvu
Il ne revient jamais que pour le meilleur, de lui-même.
Avec "Sans titre #7", Grems amène encore sa pomme pour les amoureux du verbe brut et du flow débridé. Il pratique encore et toujours l’art du MC avec une plume directe et sensible.
Rappeur imparable et désabusé par notre environnement humain et social, il dépeint un monde tristement réel.
Lourd est le flow
Le sien d’abord, les parents qui l’écoutent sauront reconnaître un papa sans son enfant et ses références régulières à sa fille laisse penser la souffrance qui l’habite le temps de résoudre cette séparation devenue administrative (« Apple Pomme », « Après je ghost » pour le dernier single clippé dans la suite de L’Origine, etc).
Pour la technique, Grems aime toujours autant utiliser le rap sauce UK (et pas que, mais pas le temps d’une analyse de tout ce que l’homme sait kicker, trop longue serait la tâche) pour partager sa vision.
Le beat toujours aussi lourd, il s’entoure encore de ces basses façon « coup de fusil à pompe » (Mandala), jusqu’à Tokup qui viens remuer nos petites cervicales habituées à la vie de bureau. Ce loud rap, anti-trap, est aussi, sur "Sans titre #7", accompagné de volets plein de groove. D’ailleurs l’album s’ouvre sur Kuduru, titre où le beat tranche avec des lyrics toujours bien acides.
On retrouve ces douceurs semi-house (hop une étiquette difficile à interpréter et sens le sens et validé par la Fédération Française de Nikage de M*#!), tout le long de l’album. Lui donnant le rythme adéquat pour une écoute répétée et de long en large sans lassitude jusqu’à la clôture de l’album, Hollywood, un titre qui préface la conduite de l’artiste jusqu’au sommet (qu’il s’approprie par comparaison dans chaque album, ep, single, continuellement).
Et ça fait plaisir
Pourtant il avait dit stop ! Mais on ne s’épanchera pas la dessus, comme il le précisce, le rap c’est un moyen de le sauver « quand la vie lui fait du mal ». Il s’appuie encore et toujours sur les copains, les amis même car on le sait maintenant, il ne veut plus faire le bénévole avec les faux culs (cf tire 2 mars sur l’EP "Green Pisse" - 2016).
On retrouve Le Jouage (pour une ode vaginale dans L’Origine) et puis la magnifique collab avec Nikitch pour Fantomas. Un album bien doté avec la présence récurrente de Cahmo, Rrobin et Tambour Battant ainsi qu’un nouvel ami chevelu et nihiliste dans le titre Balaraslesflows en la personne de Hedi Yusef.
Sans compter le reste de l’équipée qui s’est fait plaisir visiblement, vu que l’artiste continue sa muscu scénique (la preuve dans l'émission "Dans le Club" et en live pour la release à Lyon.
Et le meilleur dans tout ça ?
Au-delà d’un amour partagé de Liv Tyler (Mike Rofone ) et de Bruce Willis (À quand une projo d’« Armageddon » à Nantes avec un « spectator’s cut » en sa compagnie ?) et bien on le retrouvera au Ferrailleur le 15 juin prochain grâce aux confrères de BigCityLife en compagnie de The BackPackerz !
C’est d’la bombe tu say !!
Boris Lemasson
rap / hip hop / grems / bigcitylife / the backpakerz / le ferailleur
Article réalisé par Rédaction Prun'
Publication : Vendredi 01 Juin 2018
Illustration : Grems dans le bonus Clip de APRES JE GHOST
Crédit photo : GREMS - youtube