Grèce : faisons le point
Mardi 3 mars, la maison de l’Europe proposait une conférence d’actualité au sujet de la Grèce. L’occasion de faire une petite mise au point.
Elles ne sont pas bien joyeuses les photos que nous montre Antoine Gretas, Consul honoraire de Grèce, ce mardi-là. Et pourtant, elles montrent la réalité grecque : dans les villes, près d’un magasin sur deux est fermé, la vitrine recouverte de papier ou de peinture blanche. Des rues autrefois animées, des centres commerciaux, sont devenus des lieux fantômes, vides de vie. Si on parle beaucoup de la Grèce dans les médias, de sa dette et des négociations économiques avec l’Union Européenne, on a du mal à s’imaginer ce qu’est le quotidien d’un grec aujourd’hui, 7 ans après le début de la crise.
La vie à la grecque en 2015
Financièrement, la situation est très difficile pour la majorité de la population. D'un côté, des impôts très élevés sont apparus brusquement, de l’autre il faut souvent attendre 3 à 15 mois pour recevoir son salaire.
Enfin, la politique d’austérité a mené à de nombreux dysfonctionnements administratifs. Ce qui relève du service public s’est peu à peu écroulé.
Le quotidien est donc devenu très précaire pour une population dans laquelle actuellement 27% des gens sont considérés comme pauvres. En effet, le contexte de crise a fait naître des "néopauvres", aussi appelés "SDF avec Iphone" selon l’article de Libération de janvier 2012. Il raconte les bousculades lors des distributions de nourriture gratuite, faisant un parallèle avec la situation pendant l’Occupation.
La Grèce, un petit pays, de grands problèmes
Antoine Gretas pointe du doigt avec colère un second problème qui aggrave encore plus les difficultés financières grecques : l’argent envoyé à l’étranger. « On estime à plus de 230 millions d’euros l’argent grec placé dans des banques étrangères, déplore le Consul. Pourtant, cet argent aiderait considérablement le pays ». La Grèce est aussi devenue l’une des principales portes d’immigration africaine en Europe. Son nombre a augmenté de 223% début 2014 par rapport à l’année précédente. Ce n’est pas sans conséquences pour le pays qui n’a pas les moyens d’accueillir une telle population.
Enjeux actuels
Pourtant, on lui en a accordé dernièrement : le plan d'aide accordé par l'Union Européenne sera prolongé de 4 mois. Cette nouvelle a été plutôt mal accueillie par les grecs qui espéraient voir une fin proche de la politique d'austérité. Ces derniers regrettent les relations conflictuelles avec l'Europe. En effet, selon Mariette Karamanli, les grecs se sentent profondément liés à l'Europe, ils sont européens.
Des politiciens qui font parler
Une interview Réalisée par Baptiste Boumard.
Suzon Tisseau
international / grèce / europe
Article réalisé par
Publication : Mardi 10 Mars 2015
Illustration : De nombreux magasins ont fermé en Grèce suite à la crise