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Faux patients pour apprentis médecins

Depuis trois ans, les étudiants de la faculté de médecine de Nantes participent à un cours pratique qui les prépare à leurs futures fonctions.

Développé par trois enseignants médecins de l’université, une nouvelle méthode d’apprentissage confronte les élèves à des patients joués par des comédiens. 


L’exercice est simple : il s’agit de mener une consultation typique d’un service ambulatoire, à cela près que l’étudiant a quinze minutes pour rendre son diagnostic. 

Les scénarii comprenant le profil du patient, ses symptômes, son « histoire de vie » et ses antécédents familiaux sont mis sur pied par un médecin et un metteur en scène.



Développer l’écoute et la dimension relationnelle du métier 

Ces ateliers ont pour but de parer au manque d’expérience pratique observée chez les jeunes médecins. En effet, lorsqu’ils arrivent en internat, ils n’ont été confrontés à de vrais patients que dans le cadre de leurs stages cliniques. 
Ce manque d’expérience dans la gestion d’une relation patient-médecin peut être une cause de stress. Partant de ce constat, les docteurs Angélique Bonnaud-Antignac, Pierre Pottier et Stéphane Supiot ont décidé d’emprunter à la méthode anglo-saxonne de « patients standardisés » pour former leurs élèves. 

Le but n’est pas d’obtenir un 20/20 dans le diagnostic d’une pathologie mais plutôt d’entraîner les étudiants à parler au patient, adapter leur discours et faire face à des situations parfois délicates.
 Rassurer un anxieux, amadouer un grognon, annoncer une maladie grave : à situation particulière, l’étudiant doit être capable d’adopter une réaction particulière. 

Préparer aux conditions d’exercice réelles 

Le docteur Pottier, porteur du projet, rappelle que la majorité des étudiants en médecine travaillera en service ambulatoire. Cela veut dire qu’ils seront confrontés à toutes sortes de patients et de pathologies qu’ils devront eux-mêmes identifier. 

D’où l’intérêt de commencer par le commencement : la traditionnelle consultation où tout reste à déterminer. Quinze minutes pour interroger un patient, l’examiner, émettre un diagnostic et prescrire des examens complémentaires, c’est peu, selon Céline, étudiante en troisième année.
 C’est pourtant un rythme auquel les futurs médecins doivent se préparer. 

Au CHU, les patients défilent. Il faut être polyvalent et efficace. 

Une méthode qui fait l’unanimité 

Les étudiants prennent l’exercice très au sérieux. La preuve : les scenarii n’ont pas été modifiés entre les deux sessions de l’année 2012-2013 et pourtant les professeurs n’ont constaté aucune fuite. 
Après la consultation, l’étudiant bénéficie d’un double debriefing. Le premier avec le comédien qui lui confie son ressenti sur le déroulé de l’entretien, puis le second avec un professeur qui revient sur le diagnostic rendu.
L’étudiant reprend également sa prestation point par point en visualisant la vidéo filmée par une webcam installée dans la salle d’examen. 

De l’avis de Céline, cette session pratique est « une opportunité à ne pas rater ». Les étudiants de médecine ont beau « apprendre par cœur toutes les maladies », ils ne peuvent pas en faire autant pour ce qui est de gérer une situation de détresse, un drame personnel et un individu à part entière. 
 « C’est à nous de gérer sur le moment ». Et pour cela, seule l’expérience paye.

Un article réalisé par Lucie Lemarchand, reportage par Lucie Lemarchand et Hélène Hamon 


médecine / patient / théâtre / cours / stress / pédagogie

Article réalisé par Karine Parquet

Publication : Lundi 29 Juillet 2013

Illustration : MSF-Lyrix Organix Glasto Preview @ WestBankIMG_0059

Crédit photo : flickr - rufai ajala






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