Entre électro et saxo, Thylacine trouve la mesure
Le jeune angevin flâne dans le monde de l'electronica et du trip-hop, armé de son saxophone. Une musique puissante et envoûtante qui ne laisse personne indifférent. La preuve: Thylacine représente la région aux Inouïs du Printemps de Bourges.
Découverte, sûrement qu'il l'est encore pour certains.
En tout cas, c'est sous cette appellation que Thylacine se présentera à Bourges ce mercredi soir. Pour quelle raison? Pour les Inouïs du Printemps de Bourges pardi!
L'artiste portera l'étendard des Pays de la Loire lors de ce tremplin (tout comme I.s.l.a que nous recevrons cette semaine). Un défi que ce jeune loup de l'électro devra relever en une demi-heure à peine...
Mais point de panique ! Le projet Thylacine a beau être récent, le musicien qui l'incarne n'en est pas moins expérimenté. Car William Rezé a su tirer le meilleur de son parcours artistique, que ce soit en passant par les Beaux-Arts ou par une formation plus classique côté musique.
Maîtrisant le saxophone, il participe ainsi à plusieurs groupes et se frotte à l'exercice de la scène. Un début nécessaire avant de se lancer sur un chemin plus solitaire.
Création à l'instinct
Thylacine est un artiste curieux, aventurier et entier dans sa démarche créative. Et ça se sent.Sa musique, très personnelle, nous fait presque ressentir ses propres pulsations cardiaques. On le suit jusqu'au cœur de son univers intimiste mais magnétique, à la bande-son toute en tensions. Une musique qui sollicite à chaque fois notre imagination, nos souvenirs, notre sensibilité.
Le jeune angevin souhaite défendre ici une approche pas à pas, qui se traduit en concert par de l'improvisation aussi bien sonore que visuelle. Il tente, s'amuse, nous soumet l'idée. Chaque morceau alors entendu est unique et ne sera pas forcément rejoué de la même manière lors de la date suivante.
Pour ce qui est de la composition électro, Thylacine a appris à dompter les machines tout seul. Mais il se laisse toujours guider par son intuition dans ce processus.
'Intuitive', c'est d'ailleurs le titre de son tout premier EP sorti en décembre 2012. On attend donc avec impatience la sortie d'un second opus début juin pour profiter de cet électro/nica/minimale plutôt racée.
Et là, l'illumination scénique...
Le damoiseau est clair: Thylacine, ce n'est pas que lui, ce n'est pas que de l'enregistré, ce n'est pas que de la musique. C'est avant tout une petite expédition qui réunit différents artistes (notamment Camille Després pour la voix et Laetitia Bely pour la vidéo), afin d'offrir une expérience scénique forte.Résultat: une scénographie vraiment captivante qui révèle toute l'ampleur du son qu'il propose. On ne peut qu'être emporté par sa prestation, happé entre toutes ces nappes, foudroyé par ces animations graphiques projetées.
On se fait alors surprendre par la puissance de Thylacine et tout ça fait énormément de bien. En espérant que le jury des Inouïs se prenne la même claque jouissive et rafraîchissante !
Car n'oublions pas que la scène reste un spectacle. Il faut donner à voir, à entendre, à ressentir aux personnes qui se tiennent face à vous et qui acceptent de faire connaissance avec un autre, forcément singulier, et de s'y ouvrir pour un moment déterminé.
Un aspect que trop tendent à oublier et qui constitue pourtant la beauté de la représentation scénique...
Ce qui est sûr, c'est qu'on n'en a pas fini avec Thylacine. On suivra de très près cet artiste ligérien à l'avenir très prometteur. D'ici là, vous pouvez réécouter son interview ci-dessus pour en savoir plus.
Et qui dit électro dit impossibilité de live acoustique... Mais à la place, Thylacine nous présente un mini-mix de ses derniers titres Antidote, Berlingot et Pleasure. Si vous ne les connaissez pas encore, c'est le moment ou jamais de vous y plonger !
Interview réalisée par Kévin Lemoine et Solange Maribe
thylacine / electronica / trip-hop / minimale / printemps de bourges
Article réalisé par Solange Maribe
Publication : Jeudi 24 Avril 2014
Illustration : Thylacine, musique entre chien et loup
Crédit photo : Fiona Torre