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DOURrez- vous l'esprit

Alors que les dates du festival de Dour 2014 viennent de tomber (17 au 20 juillet 2014), retour sur l'édition de 2013. Rencontre avec Wax Tailor.

Le festival de Dour est l'un des plus grands festivals d'Europe, cette année il nous a gâté. Flying Lotus, Amon Tobin, Dub FX, Bonobo, Alborosie, Venetian Snares, Wax Tailor étaient notamment présents.
Parmi la grande programmation que nous proposais le festival de Dour, Wax Tailor était donc présent et il a accepté de donner un peu de son temps pour une interview !

Bonsoir Wax Tailor. Pouvez-vous nous donner un petit avant-goût de ce que vous allez nous offrir lors de ce concert. Doit-on s'attendre au même show que sur votre tournée ?

Disons que l’idée de façon générale par rapport au festival est de réussir à conserver l’atmosphère, l’univers du dernier album et de la dernière tournée, alors évidemment c’est un exercice de style car on est dans un format réduit, on a une heure alors qu’on aurait deux heures en salle, mais l’idée est de ne pas trahir ça, de ne pas se travestir sous prétexte qu’on est dans un festival. 
J’ai la chance d’avoir une équipe vraiment hyper efficace qui nous permet de venir avec un maximum d’éléments, en terme d’installation, de scénographie, de mise en scène. Après, je me fais accompagner par toute mon équipe c’est-à-dire quatre musiciens sur scène quatre chanteurs.

Les chanteurs présents sont-ils les vrais chanteurs de votre album ?
Oui ce sont les vrais (rires). La petite spécificité c’est qu’il y a Charlotte Savary et les autres donc ils reprennent évidemment tous les titres qu’on a pu faire ensemble. Après il y a quelques morceaux sur lesquels on a eu une autre réflexion qui était plus de se dire, par exemple, qu’un titre comme "Heart Stop" avec Jennifer Charles on pouvait le refaire avec Charlotte qui est vraiment dans un univers en terme d’empreinte vocale. On n'est pas dans la trahison encore une fois et donc c’était intéressant. Ça permet de repenser tout cela en ayant une vraie synergie et une présence sur scène de tous ces gens-là. 

"L’idée c’était de transcrire l'univers du disque sur scène"


Pouvez-vous nous parler un peu de l’univers de votre concert ? 
C’est un univers qui s’appuie beaucoup sur le dernier album qui est "The Dusty Rainsbow From the Dark", donc la tournée s’appelle "The Dusty Rainbow Experience". L’idée c’était de transcrire cet univers disque sur scène, essayer de l’amener vraiment dans un univers plus scénique, plus visuel. L’idée ce n'est pas de bloquer l’imaginaire de chacun, mais d'utiliser le pouvoir d’évocation de le musique et de faire une proposition de l’univers. Une vingtaine de réalisateurs a collaboré pour la mise en scène, la lumière... 

Vous avez fait une tournée avant dans d’autres pays notamment en Inde et au Nepal. Est-ce que ce sont des pays qui vous ont inspiré ? 
Il y a toujours une inspiration qui vient et après il n'y a pas forcément d’analogie directe. Ce n’est pas que tu reviens d’un pays et tu vas reprendre les musiques traditionnelles. Par contre entre le fait de ramener des disques, d’écouter des choses et surtout de voyager et d’avoir un regard sur nous qui est différent, je pense qu’il y a toujours quelque chose qui ressort. 
Après il y a des choses précises que moi j’arrive à percevoir. Par exemple, « Time to go » le titre avec Aloe Blacc, je l’ai fait en revenant d’Inde et pour moi c’était une évidence. 

Dans votre album les tracks sont assez courts et c’est assez rare dans le domaine de la musique électronique. Pourquoi est-ce que vous avez choisi de faire des tracks aussi courts ? 
Peut-être parce que je ne fais pas de musique électronique (rires). Non, je plaisante. Je pense que je suis quelqu’un qui a grandi avec beaucoup de pop, dans le sens le plus large possible c’est-à-dire la pop des années 60, des choses comme ça, des chansons qui sont représentées par des couplets-refrains- couplets-refrains. 
Au final, on est dans des formats qui sont traditionnels c’est-à-dire des 3mn30. Ce sont des formats qui me conviennent. 

Dans votre album on peut entendre le chroniqueur de le BBC. Pourquoi vous l’avez choisi, quelle dimension vouliez-vous donner ? 
Je voulais vraiment trouver une voix qui soit dans la perception de ce que j’avais. C’est-à-dire une voix anglo saxonne, pas américaine, un homme d’âge mur avec une vraie maturité, avec une expérience de la vie et en même temps avec une vraie force et un accent vraiment très très typique de ce que l'on peut avoir dans le conte et dans ce style de narration. 
Pour moi c’était un peu le portrait-robot. C’était quelqu’un qui avait travaillé en effet dans la BBC et qui a fait des feuilletons radiophoniques. La personne idéale. 

 "Réécouter des versions instrumentales permet de revenir vers les versions vocales avec une oreille différente."


Vous avez sorti une partie instrumentale de votre album, pourquoi ? 
Le fait de sortir un deuxième CD avec une version instrumentale a une double vertu pour moi.
Dans un premier temps, ce sont des albums assez vocaux donc ça permet déjà d’avoir une lecture des titres un petit peu différents, de les écouter sous un angle instrumental. Je pense que la voix, c’est quelque chose qui vampirise beaucoup l’écoute. Quand on écoute un titre vocal, on a du mal à faire attention à tous les détails. Je pense que parfois le fait de réécouter des versions instrumentales permet de revenir vers les versions vocales avec une oreille différente. 

Est-ce que vous avez eu des retours sur votre album. Au niveau des critiques comment ça s’est passé ? 
Ça s’est bien passé, je pense que l’accueil était très bon. Ce qui était intéressant c’était que le côté particulier, le côté conceptuel du disque était quelque chose qui pouvait de l’extérieur -en tout cas pour certains médias- ne pas forcément être une évidence. Je crois que là, encore une fois, on a tendance à anticiper sur la réaction des gens et à penser qu’ils ont besoin de choses très très formatées. On se rend compte qu’au final les gens sont beaucoup plus sensibles que l’on ne l’anticipe. Je suis très content. 

Sur votre album vous n’avez pas rajouté d’instruments pourquoi avez-vous choisi de faire ça ? Du coup comment ça se passe sur scène car, sur votre tournée, il y avait des musiciens ? 
Ce sont deux choses différentes. Je crois que sur le disque, il y avait un propos esthétique fort, j’avais vraiment envie de conserver une atmosphère sonore.
Pour moi, la garantie de ça c’était de travailler à base de sampling; et quand on pense sampling, on a toujours le raccourci de l’utilisation de bruits, de mélodies pré-existantes. Pour moi, c’était un travail qui s’apparentait beaucoup plus à de la fabrication d’instruments. Je vais aller piocher dans des vinyle, extirper des notes, refabriquer des instruments et après à partir de ça je vais composer et ça donne une unité sonore. On est vraiment dans une production qui est racée, qui est dans une esthétique particulière. 
Après pour le live comme je suis entouré de musiciens, il y a une dimension organique qui est différente et je suis vraiment dans une relecture et dans un échange avec les musiciens. 

Retour sur le festival

Pour résumer, le festival a beaucoup plu pour sa programmation et sa population. Plus de 200 artistes alternatifs ont offert leur prestation sous des ambiances très électriques et très festives.
 
La programmation a été réalisée avec soin en proposant tous styles de musique. C'est sûrement ça qui fait la force de ce festival et qui donne l'envie d'y retourner d'une année à l'autre. 
Les artistes qu'on trouve à Dour sont des artistes pour la plupart indépendants faisant très peu de tournée, de promotions et de concerts en France ou aux alentours, c'est donc un honneur d'assister à cet événement.  
Cette année le festival aura battu tous les records avec 183 000 visiteurs. Il est vivement conseillé de s'y rendre l'année prochaine !


dour / festival / wax tailor / interview

Article réalisé par Marion Geffroy

Publication : Mercredi 04 Septembre 2013

Illustration : Le festival de Dour du 18 au 21 juillet

Crédit photo : Marion Geffroy






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