Zerolex en a parcouru du chemin depuis ses débuts derrière sa MPC, si chère à son cœur. L’artiste bisontin avait commencé à produire en 2012 avec un premier EP éponyme, sur le label belge Urban Waves Records. Il a continué sur sa lancée avec l’EP Floating Moments l’année suivante, sur Eklektik Records. Puis, il a collaboré avec le duo pop parisien Holy Two pour Eclipse, en 2014 sur Cascade Records. Ces premiers disques lui ont permis d’expérimenter et de se forger un style tout particulier, à mi-chemin entre électro jazzy et hip-hop vaporeux.

En parallèle de ces premières sorties solos, il officie dans le groupe électro Cotton Claw. Ce quatuor, réunissant les beatmakers Lilea Narrative, Zo et YoggyOne, sort son premier long format en 2015, Volutes, après un passage remarqué aux Inouïs du Printemps de Bourges. Après trois albums, le groupe évolue toujours aux frontières de la musique forgée pour le club, proposant des sonorités entre house, techno, toujours pour soulever les foules. Outre cette collaboration pour le moins prolifique, il a fait des apparitions avec des artistes de la scène électro tels que Superpoze au sein de leur duo Porto Pical ou encore Fakear.

Ces deux dernières années, il a continué à tracer sa route, et après avoir autoproduit le quatre titres Honesty en 2018, il sort l’EP Touché-Coulé en avril dernier. Ce nouveau disque, plus harmonieux et contemplatif, fait la part belle aux mélodies analogiques produites au synthétiseur sans l’aide du sampler, habituellement greffé aux mains des beatmakers. Toujours porté sur le jazz électronique, Zerolex dessine des morceaux gracieux et planants. La présence du contrebassiste Claudio Ibarra et du saxophoniste Chromé y est sans aucun doute pour beaucoup dans la création de cette atmosphère cotonneuse. Cet EP a été réédité par des producteurs et beatmakers de la scène électronique, et on retrouve les relectures sonores de Monolithe Noir, Olvo ou encore Martin Mey.

Le morceau coup de cœur des programmateurs cette semaine, Le Doubs, a été réédité par le français Samba De La Muerte réinterprétant ce titre lumineux. L’artiste derrière le pseudonyme, Adrien Leprêtre, s’était fait connaitre au sein du groupe Concrete Knives, et esquisse dans sa musique un univers entre pop psychédélique et house groovy. Il revisite le morceau de Zerolex avec un mix Dub, entre deep house et envolées de saxophone très psychédéliques, sur fond de basse grave et chaleureuse.