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Cinéma : Mon maître d'école, portrait d'un instituteur

On entend le chant des cigales, le soleil se lève sur une campagne fournie d'oliviers. Sur le bord d'une route de campagne, excentrée du village, nous arrivons près d'une école, qui sert également de mairie dans ce petit paradis champêtre.

Affiche du Film Mon maître d'école

À travers les yeux d'une de ses anciennes élèves, Emilie Thérond, nous découvrons Monsieur Burel, instituteur depuis quarante ans. Le documentaire l'accompagne au fil des saisons, durant cette dernière année de carrière.

L'école de la vie


Monsieur Burel a une bonhomie apaisante, l'accent du sud et le teint bronzé. Son autorité, confortée par ses longues années d'expérience, lui permet d'enseigner avec humour et simplicité. "Des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines" dit-il à propos de la mission du Maître d'école.

Il insiste le long du reportage sur l'importance d'éveiller les enfants à l'histoire de France, aux sciences naturelles... Alors que ses élèves s'amusent le temps de la récréation dans le cours d'un ruisseau ou grimpent aux arbres pendant une exploration, il les surveille de loin. "C'est en tombant qu'on apprend" explique-t-il, dénonçant implicitement le comportement sur-protecteur de beaucoup de parents d'aujourd'hui.

La vieille école me direz-vous ? Oui, mais sans le bonnet d'âne ni les coups de règle sur les doigts ! Maître Burel insiste sur la notion de tolérance devant les enfants, dénombrant les différences des uns et des autres, les blonds, les bruns, les gros, les petits... Pour les banaliser et faire ressortir l'essentiel : même différents nous sommes tous pareils. Vous voyez que les temps ont changé ! Les anciens hussards noirs de la république n'unissent plus les citoyens sous le drapeau tricolore, mais sous une bannière universelle.

De grands éclats de rire


Il faut cependant avouer qu'à l'échelle de l'école primaire, se sont bien les bagarres causées à par ces différences qui nous ont fait rire ! L'un pleure parce qu'il est traité de "p'tit gros" par un élève aussi gros que lui, lui fait remarquer l'instituteur. Mais le moqueur réplique qu'on l'a qualifié de chinois !

Et ainsi de suite les enfants vont piocher dans les traits caractéristiques de chacun pour se venger d'une insulte, alimentant toujours plus ce cercle vicieux... Les tricheurs, les fainéants, les ingénus... Cette petite troupe comique nous enjoue du début à la fin. Leur franc parlé et leur connaissance balbutiante du monde amuse même Maître Burel, qui sourit en corrigeant une évaluation d'histoire affirmant : "Henri IV a fait la paix avec les protestants en signant l'armistice". Mignon l'anachronisme !

Une leçon de pédagogie


On assiste dans ce documentaire au quotidien d'un instituteur et de ses élèves : Les dictées, le dessin, la récitation de texte, les pièces de théâtre, les résolutions de calcul... et le pire moment pour Maître Burel ; la correction des copies !

Ce n'est pas seulement que la tâche soit fastidieuse, mais les erreurs représentent ce qu'il n'a pas réussi à inculquer aux élèves, les leçons qu'il faut refaire, les exercices qu'il faut recommencer . Et pourtant, dit le vieil instituteur en soupirant, on l'a déjà répété dix fois ! J'entends des rires dans la salle de cinéma. Visiblement, certains professeurs sont venus aussi !

Au delà de l'enseignement du programme scolaire, il y a les problèmes humains. Les petites insultes nous ont fait rire, mais le professeur est parfois confronté à d'autres problèmes nécessitant là aussi un peu de psychologie. Un garçon Coréen se questionne sur ses origines, un autre gamin est en décrochage scolaire... Face à ces situations, l'enseignant répond de façon judicieuse, n'oubliant jamais d'encourager ces enfants. C'est aussi cela le rôle de l'enseignant, nous apprend Maître Burel.

Une école trop idéal


Le documentaire montre une certaine réalité de l'enseignement en primaire, mais son contexte est idyllique. Maître Burel le dit lui-même, il s'écarte parfois du règlement... Et ce n'est pas l'institution locale qui va lui faire la leçon, puisque que c'est lui qui assure les fonctions de maire dans le village !

Une camionette passe ; c'est la boulangère. Maître Burel donne quelques pièces aux élèves qui vont acheter du pain et un goûter... On se croirait revenu au temps des culottes courtes, version couleur de "la Guerre des boutons" : La campagne, le tableau à craie, des classes peu nombreuses... . Mais cette vision de l'école est décalée des réalités d'aujourd'hui.

La nostalgie d'une époque révolue


Le documentaire arrive à sa fin et nous quittons l'école en même temps que son instituteur. Non sans une larme au coin des yeux, Maître Burel quitte la salle de classe. C'est ce soir qu'il part en retraire, laissant derrière lui quarante année de passion. Il devient alors aussi touchant que ses élèves.

Le film me fait penser au documentaire "être et avoir" de Nicolas Philibert. On ressent une certaine nostalgie. Il faut aimer les enfants, leur naïveté, pour se laisser aller dans ce documentaire, lâcher prise et rire aux éclats des sottises que nous, adultes, avons oubliées depuis longtemps...


Anne-Sophie Delahais


Article réalisé par Rédaction Prun'

Publication : Mercredi 09 Mars 2016

Illustration : Affiche du Film Mon maître d'école

Crédit photo : Mon maître d'école






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