Cinéma : "Arrêtez-moi là" doit beaucoup à Reda Kateb
Arrêtez-moi là, film du réalisateur Gilles Bannier, est sorti dans les salles le 6 janvier 2016. Le scénario est celui d’une histoire vraie. Celle d’un homme aux prises d’un système judiciaire dans son plus sombre apparat.
Samson Cazalet est un homme discret et indépendant. Dans son taxi, accompagné de son chat Gershwin, il effectue de nombreuses courses, dont celle d’une femme, interprétée par Léa Drucker, se rendant à grasse. Une disparition inquiétante, des circonstances maladroites et un mauvais avocat commis d’office feront de ce chauffeur niçois le coupable idéal de l’enlèvement d’une fillette. Le rapport à l’autre est très présent dans ce film où la force tranquille de l’acteur Reda Kateb nous plonge dans une ambiance oppressante et animée. L’impassibilité du personnage, au timbre grave et posé, donne à ce film une longueur agréable et une intensité particulière.
Seul contre tous
Les films mettant en lumière un individu éprouvé par une erreur judiciaire, il y en a plein. En ce sens, rien d’original ici.
Si l’acteur ayant joué dans « Loin des hommes » en 2014 n’interprétait pas ce rôle, il n’y aurait probablement rien à en dire. Mais voilà, ses petits yeux vissés dans un visage dure nous oblige à chercher ce qu’il s’y passe et cela change tout. Reda nous impose l’attention.
Son personnage ne va pas crier, ne va rien casser, ne va pas mettre un juriste minable à terre. Non, alors que nous voudrions hurler à sa place et nous insurger, il va intérioriser un espoir et nous transmettre une haine féroce, mais un calme constant envers une justice à mettre entre guillemet. Reda Kateb, à l’image d’un Mathieu Amalric, fait partie de ces acteurs qui prennent toute la place et en imposent.
Les épreuves salvatrices
Les expériences malheureuses nous font grandir, mais cela demande de la rétrospection et une remise en question sur soi et son environnement. C’est ce que nous enseigne cette histoire. Une femme très amoureuse et se montrant très animée à l’idée de vivre à deux s’éloignera d’un compagnon incarcéré. Ne prenant pas même la garde du chat roux bien-aimé. Pensant tout perdre, Samson gagnera beaucoup.
À la sortie du cinéma, on cogite. On se demande qui serait à même de nous croire, nous, si une telle histoire s’emparait de notre vie.
cinéma / reda kateb / chronique
Article réalisé par Rédaction Prun'
Publication : Jeudi 11 FéVrier 2016
Illustration : Reda Kateb dans "Arrêtez-moi là"
Crédit photo : Arrêtez-moi là