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¯\_(ツ)_/¯

2014 au cinéma : Année édénique

La mélancolie de la reprise du boulot encore prégnante, nous, chroniqueurs cinéphiles acharnés, ne pouvons nous empêcher de vous donner un peu de joie en partageant avec vous nos Tops 10 de 2014. Retour sur une année de cinéma décidément prolifique.

The Grand Budapest Hotel

Troisième meilleure année pour le cinéma en France après 1967 (Ah, Bourvil qui fredonne torse nu dans la vapeur « Tea for two… » en tournoyant autour d’une Big moustache) et 2011 (Ah, Omar Sy qui grignote des m&m’s en dissuadant son employeur d’acheter « une croûte » à 30 000 €), l’année 2014, avec plus de 208 millions d’entrées, confirme la vivacité des salles obscures là où d’aigris pessimistes imaginaient un déclin imminent. C’était sans compter sur l’attachement du public, qui semble toujours relier écran géant et sortie familiale, aux surprises inépuisables que nous réserve le cinéma, et au talent de jeunes ou moins jeunes réalisateurs passionnants. 


Salles obscures en bonne santé mais ...

Alors, s’il est certes bénéfique à l’avenir du cinéma que les salles se remplissent et que les chiffres rugissent, il est cependant dommageable à la grandeur du 7ème art que cet excellent résultat soit en partie imputable à trois films médiocres. Car oui, ami lecteur, n’ayons pas peur d’avouer que la comédie potache « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? », la comédie…euh…enfin le film de Dany Boon « Supercondriaque » et le délire scientifico-philosophico-foutraque de Besson « Lucy » ne font bondir de joie que les statistiques. 
Ne vous méprenez pas, de notre place d’humbles cinéphiles, nous jugeons bien les films, et non le public qui va voir ces films (dont nous faisons d’ailleurs partie aussi). Mais de notre sincère désir de transmission, de découverte, émerge plutôt la déception de savoir que peu de gens, au final, auront eu la chance de voir des perles passées quasi inaperçues. Bref retour donc, sur les films à ne pas rater…

Des pépites françaises

Car oui, le cinéma français se porte bien, et nombreux sont les films à nous avoir séduit en cette délicieuse année. Il nous fallait donc partager cela avec vous une dernière fois, avant d’entamer une nouvelle ère, et de vous donner l’envie de retrouver bientôt, ou déjà, en DVD, l’attachant et intelligemment écrit « Bande de filles » de la réalisatrice Céline Sciamma, l’esthétisme hypnotique du « Saint Laurent » de Bertrand Bonello, l’onirisme social, peut-être un oxymore d’ailleurs, de « Bird people » de Pascale Ferran, la communauté gitane au verbe haut de Jean-Charles Hue, dans la virée nocturne de « Mange tes morts, tu ne diras point », le talent comique, et tout à fait incomparable, de la déflagration de Bruno Dumont, « P’tit Quinquin », et la beauté de mise en scène et d’écriture de Robin Campillo, « Eastern boys », où un cambriolage en musique devient une des plus belles scènes de cinéma de l’année 2014.

Des choix à faire


Il est également triste de savoir que tant de personnes, qui ne cherchaient que le rire, n’auront connu, dans cette pourtant si belle année cinématographique, que l’abattage appuyé de Christian Clavier et les mimiques usantes de Dany Boon, là où elles auraient pu sourire devant l’insolence des « Gazelles » ou la fraicheur décalée des « Combattants », qu’elles n’auront aperçu de Scarlett Johansson qu’une Lucy à la psychologie aussi profonde qu’une huître, se battant ridiculement juste en levant une main, là où elle irradie de mystère dans le très troublant « Under the skin » de Jonathan Glazer, que leur seul souvenir de film d’action soit cette même néo-mutante là où « The raid 2 » défonce tout sur son passage lui, dans le genre film explosif, et là où les personnages border line, outranciers et psychologiquement instables de « Maps to the stars » de Cronenberg ferait passer n’importe quel film d’action pour une comédie musicale parfumée à l’eau de rose.

L’excès, au cinéma, est en effet un genre à part entière, et s’il sied à Cronenberg, maître en la matière, il convient également, dans un autre style, à Wes Anderson, qui manie à la perfection le cinéma pour ce qu’il est, un art qui peut tout se permettre. Son « Grand Budapest Hotel » est un festival virevoltant d’excentricités, de personnages allumés, de trouvailles visuelles décapantes. D’une élégance folle, le cinéma fantaisiste de Wes est aussi d’une intelligence redoutable pour les messages sous-jacents qu'il véhicule. Il est d’ailleurs le seul film qui apparaît dans chacun de nos Tops. Chapeau bas, fantastic mister Wes.

Le renouveau des histoires d'amour

Étonnamment, ce sont aussi les histoires d’amour, les romances, d’ordinaire si américano-guimauve, si peu inventives, si conventionnelles qui ont aussi fait de cette année 2014 un cru exceptionnel. Nous autres, boulimiques pruniens du cinéma, avons été agréablement surpris de voir ce genre fast-food se muer en repas gastronomique, et enfin oser la différence, en rendant au sentiment son universalité autant que son irrationalité, sans tomber dans l’écueil fraise tagada. De la passion débridée et du dessin exacerbé des « Amants électriques » du génial Bill Plympton, à l’amour d’un écrivain mélancolique pour la voix sensuelle et la compréhension douce d’un système d’exploitation à l’intelligence artificielle, dans le sublime « Her » de Spike Jonze, en passant par l’incroyable joliesse d’une histoire d’amour entre un très beau jeune homme et un très chic octogénaire dans le surprenant « Gérontophilia » de Bruce LaBruce, ou l’amour d’une mère-courage qui se bat pour son adolescent de fils imprévisible et violent dans le choc « Mommy », dernier film du canadien Xavier Dolan, séisme du festival de Cannes, panégyrique des critiques.

Une équipe et des tops

 Alors bien sûr, j’en oublie, on en oublie toujours, et comment parler de tout… Voici donc nos Tops de l’année, nos coups de cœur, nos bouleversements émotionnels, les fautifs du dressement de poils, du souffle court, du cœur qui bat la chamade, de la sensation de découvrir dans notre corps des organes insoupçonnés. 

 Top 10 Thomas 

 1. Eastern Boys 
2. White Bird 
3. The Grand Budapest Hotel 
4. Under the skin 
5. Le vent se lève 
6. Boyhood 
7. Maps to the stars 
8. Leçons d'harmonie 
9. The spectacular now 
10. Bande de filles / Gerontophilia 

 Top 10 Elsa 

 1. Eastern Boys 
2. Mommy 
3. Le vent se lève 
4. Mange tes morts (Tu ne diras point) 
5. P’tit Quinquin 
6. Timbuktu 
7. Black coal 
8. The Grand Budapest Hotel 
9. Only lovers left alive 
10. Bird people / Saint Laurent

 Top 10 Valentin 

1. The Grand Budapest Hotel 
2. Her 
3. La grande aventure Lego 
4. Interstellar 
5. Le conte de la princesse Kaguya 
6. The raid 2 
7. Boyhood
 8. Detective Dee 2 
9. Alleluia 
10. Whiplash 

 Top 10 Sophie 

1. Alleluia 
2. Mr Turner 
3. Mange tes morts (Tu ne diras point) 
4. Magic in the Moonlight 
5. Incompresa 
6. Jimmy’s Hall 
7. Mommy 
8. The Grand Budapest Hotel 
9. Les Boxtrolls 
10. Géronimo

 À voir : tous les films cités ci-dessus (si, si…) 
À écouter : « Ghetto Blaster – Prun’cinéma », tous les mardis de 18h à 19h & « Extérieur Nuit », le dernier mardi du mois de 00h à 1h 
Et pour vos remarques, pour partager vos tops 10, ou pour tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’équipe ciné, le ciné en général, et l’émission en particulier sans jamais oser le demander : lien ci-dessous ou adresse : extnuit@prun.net   


cinéma / top

Article réalisé par Elsa Gambin

Publication : Mercredi 07 Janvier 2015

Illustration : The Grand Budapest Hotel






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